Un temps dépassée par sa rivale Pro Evolution Soccer, la vieille série de foot FIFA est à nouveau au top avec son dixième opus.
Raymond Domenech avait raison : le 4-3-3 était la solution, et l’équipe de France remporta ainsi sa deuxième Coupe du monde, terrassant l’Allemagne sur le score (déjà vu) de 3-0. Il est vrai que l’on n’avait pas opté pour le niveau de difficulté le plus élevé du jeu et que quelques détails, dont le but décisif de Jérémy Toulalan en demi-finale, relativisent la vraisemblance de l’événement.
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Mais cette mise à jour (assortie de subtiles améliorations) de FIFA10 remplit son contrat en tant que jeu d’accompagnement de la compétition à venir : fournir tous les outils pour “refaire le match”, presque pour de vrai.
Après plusieurs années de règne de la simulation concurrente PES, la vieille série FIFA (née en 1993) a repris l’ascendant en trouvant le juste équilibre entre accessibilité et profondeur, vitesse d’exécution et possibilité de construire ses attaques. L’histoire de leur rivalité est l’un des axes du numéro “Football Stories” de la jeune revue Les Cahiers du jeu vidéo, paru à l’automne dernier mais toujours disponible sur le site web de son éditeur Pix’n Love et qui, en ce mois de juin, est l’ouvrage de chevet idéal du téléspectateur-gamer ne craignant pas l’overdose de ballon rond.
Entre un voyage à travers l’histoire du genre (avec un éloge du légendaire Kick off) et une approche sociologique des compétitions de foot virtuel, il y trouvera plusieurs textes éclairants. Dont un “TV et simulation” signé Martin Lefebvre où l’on peut lire ceci :
“Jouer le football, c’est prendre le contrôle du jeu dans son ensemble, dépasser la simple condition de footballeur pour devenir le football lui-même dans toute la grandeur d’un cérémonial. Jouer et se regarder jouer, être à la fois l’oeil et le ballon, habiter l’équipe de ses rêves. Construire, marquer et voir son triomphe sous tous les angles. En ce sens, il s’agit sans doute de reproduire le jeu de l’enfant à la poupée, qui à la fois incarne celle-ci et la surplombe du regard.”
Dans Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010, le joueur est invité à tenir tous les rôles : attaquant, défenseur, entraîneur qui se lève de son banc (très réussi, l’ami Raymond), réalisateur en charge de la retransmission télé. Le jeu offre la possibilité de refaire les éliminatoires (et de qualifier l’Irlande plutôt que la France), de s’affronter en ligne et de créer son propre joueur pour devenir la star des Bleus.
La version iPhone est tout aussi recommandable bien que limitée : avec son gameplay rythmé, elle perpétue joliment la longue tradition “arcade” du jeu vidéo de football. Dans le coffre à jouets, les poupées s’entassent. Elles ont pour noms Lionel Messi, Franck Ribéry, Didier Drogba, et n’attendent plus que nous pour s’animer.
COUPE DU MONDE DE LA FIFA, AFRIQUE DU SUD 2010 Sur PS3, PSP,Wii,Xbox 360, PC et iPhone. Electronic Arts, de 5,49 € (iPhone) à 70 €
A lire Cahiers du jeu vidéo n° 2 – Football Stories, éditions Pix’n Love, 172 pages, 14€
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