Mini-galerie Kendell Geers

Jusqu’ici, on a pu voir des bribes de son talent au Printemps de Cahors et en février dernier à la galerie Marian Goodman. Des vidéos répétitives, ultra speed et violentes, des pièces spectaculaires suscitant curiosité et enthousiasme, et donnant envie d’en savoir davantage sur ce jeune artiste sud-africain que tout le monde imaginait noir. Un préjugé sans doute construit à partir de ce cliché photographique que Kendell Geers a lui-même fait circuler, où il s’affiche en treillis militaire avec un masque de Mandela sur le visage… Mais au-delà de la simple provocation, une conscience politique et personnelle s’exprime : Kendell Geers est né en 1968, dans une Afrique du Sud ravagée par l’Apartheid. Blanc, sa condition est donc celle d’un WSAM (White South African Male) ayant pour seule échappatoire possible la révolte et l’engagement. Un cocktail explosif que l’on retrouve dans toutes ses pièces.
On ne s’étonnera donc pas que le vernissage de sa première grande exposition en France ait eu lieu un 1er mai. Une exposition séduisante et pourtant tellement anti-conviviale et inconfortable. Des images : des hommes aux visages recouverts de sang, une femme se mutilant avec un crucifix. Des sons : le rire sarcastique du Parrain, des gémissements. Et une présence : celle d’un cube géant recouvert de ruban de chantier, centre d’énergie spirituelle de l’exposition. On passe de salles obscures en pièces lumineuses sans avoir l’impression d’une scénographie mûrement réfléchie, tout s’enchaîne et coexiste harmonieusement au gré des rallonges électriques posées sur le sol : une manière de signer tout en finesse une exposition à l’atmosphère pesante.

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Renseignements pratiques
Le Consortium, centre d’art contemporain, 16, rue Quentin, Dijon (21).
Ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h.
Tél. 03 80 68 45 57.
www.leconsortium.com