Derrière des parrains aussi évidents que Dominique A, Murat, Daho, Miossec, Bashung ou Gainsbourg, derrière des mentors moins musically correct comme Fersen, Chamfort, Fontaine ou Annegarn, la chanson française n’en finit plus de relever la tête : revue des troupes qui font avancer, à leur rythme plus ou moins cascadeur, la chanson.
Burgess
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Sur ce premier album, on croit parfois entendre Pascal Comelade au piano en plastique accompagnant les Boo Radleys ou Daniel Darc à la tête d’une fanfare folle. Etrange et envoûtant, ce disque baptême pourrait bien annoncer de futures communions encore plus inattendues.
Le Nombril du monde (Aliénor/Pias).
Ph nix
Au départ satellite de Air, qu’ils accompagnaient sur scène, Ph nix annonce sa prochaine mise en orbite avec un premier album qui surprendra tous les pronostiqueurs paresseux : les chansons pop lumineuses de ce quatuor parisien les placent désormais hors du champ des petites modes saisonnières.
Album United (Source/Virgin) à paraître en mai.
Few Notes Overboard
Sous ce nom ingrat, ce Nancéen pianote et susurre avec la nonchalance et la préciosité d’un Chamfort devenu garçon de plage.
Tout tourne court (few.notes@wanadoo.fr).
Sophie Meriem-Rockwell
Sur son intrigant et luxuriant premier single, Sophie Meriem-Rockwell montrait que, si elle avait appris la liberté en cours particuliers chez Tom Waits ou Stina Nordenstam, elle en parlait avec un ton bien à elle, sans récitation poussive. Un album se termine à la maison.
Happy fête (Ted Est Sorti, tél. 01.42.58.50.15).
Flóp
Incompréhensiblement boudé par le triomphe, le Parisien Flóp compte pourtant parmi les paroliers et arrangeurs les plus audacieux de la pop de chambre. On n’a surtout pas parlé de pot de chambre : brute et sophistiquée, sa Rechute n’empeste jamais le pipi-prout-prout des minimalistes à petits bras. Grand.
Rechute (Mange Tout/Pias), en avril.
Kim
Septième album et septième ciel : le Bordelais se range, avec Metallic sane, des douloureuses pétoires lo-fi pour un folk épuré et boisé, qui a forcément un jour rêvassé
en écoutant Nick Drake ou Elliott Smith.
Metallic sane (Mobile, tél. 05.56.48.23.88).
Le Coq
Pas très loin de Superflu (dont on espère enfin un second album), le Breton Le Coq fait entrer un soleil pâle et un vent indocile (les arrangements, plusieurs fois enthousiasmants) dans la chambrette léguée par Dominique A à ses héritiers. Comme un téléfilm de FR3 ou C’était le jour où… laissent espérer de beaux lendemains.
La Fenêtre (Nada).
Fandor
A Bordeaux, Fandor fait sautiller sa douce mélancolie sur les genoux moelleux d’une électronique Prisu : embryonnaire mais touchant.
April (nemorecord@aol.com).
Keren Ann
Dans le voisinage folk-pop des premiers Suzanne Vega, cernée par de somptueux arrangements, Keren Ann décline la mélancolie urbaine sous tous les tons, du gris pâle au noir intense. La variété française, s’il existe encore un sens noble à ce terme, vient de se trouver une résidente à long terme.
La Biographie de Luka Philipsen (EMI), sortie le 18 avril.
Zend Avesta
Sous pseudo Zend Avesta, le colosse Robotini a réussi à canaliser sa profusion d’idées dans un album explorant les recoins les plus riches de la pop et de l’électronique et convoquant les voix de Bashung, Mona Soyoc (Kas Product) ou Hafdis Huld (Gus Gus).
Organique (Artefact/Barclay), le 4 avril.
Natacha Tertone
Ce pseudonyme collant dissimule un trio au charme délicat et à la poésie plus gracile que facile : Natacha Tertone redéfinit le minimalisme, avec un Bontempi accordé et des guitares saturées que l’on avait rarement entendu sonner aussi légèrement.
Le Grand Déballage (B Pourquoi B ?).
Le Petit Fossoyeur
Guillaume Jouan, la guitare cinglante de Miossec, est venu épauler ce quintette breton, apportant une touche de rouge vif dans le noir de ces chansons écorchées, qui assurent la liaison entre le préhistorique rock alternatif et le réalisme échevelé de Louise Attaque.
Le Petit Fossoyeur (Brontosaure, tél. 06.07.67.77.15).
Cosmo Brown
Avec un mélange trop rare ici de culot et de culture, le jeune Cosmo Brown tricote à la main un chatoyant mélange de soul et de folk dans des chansons amples, sophistiquées et sans âge on pense autant à Gil Scott-Heron qu’à Badly Drawn Boy.
Un premier single est prévu avant l’été.
Eric Arnaud
Après un premier album au verbe tranchant et au son abrasif, 1998 Amerik, Eric Arnaud n’a nullement l’intention de mettre du coton dans sa jeune plume ni du confort dans ses habitudes. Son second album est en préparation.
Album à paraître chez Labels/Virgin.
Mickey 3D
C’est pas très grand, fait de trois fois rien (des synthés réformés, une batterie sourde, une guitare à une corde), et pourtant ce premier album de jeunes recrues stéphanoises contient déjà beaucoup de pistes à suivre. Indiscipliné et cool comme un Little Rabbits revenu d’Amérique.
Mistigri torture (Premier Disque).
Thierry Stremler
C’est nouveau : on chante désormais chez Solid, ce refuge de l’excellence électronique française. On retrouve pourtant intact, sur Disque dur, l’iconoclasme, la nonchalance et l’humour maison. Novice, Thierry Stremler manie joyeusement l’ironie rosse d’un Dutronc, le dandysme patraque d’un Chamfort.
Disque dur (Solid/Labels, à venir).
Orwell
Pour faire les malins, on pourrait écrire que les membres d’Orwell n’ont pas écouté de musique depuis 1984. C’est vrai que ces Nancéens préfèrent la pop translucide et ouvragée à la technologie outrée des années 2000, sur un mini-album délicieusement vaporeux et mélodiquement irréprochable.
Un mini-album 7 titres sortira courant mai chez Europop 2000/Poplane.
Matthieu Malon
Echappé du rock, Matthieu Malon met en scène une electro-pop aux textes brutalement intimes.
Froids (Village Vert/Wagram), le 20 avril.
Vive La Fête
Un bassiste de Deus et sa tendre jouent au bras de fer : elle, épaulée par les filles des sixties françaises, lui, raidi par la glaciation eighties. Un genre de cyber-yéyé, constamment étonnant.
Attaque surprise (Surprise, lowlands@innet.be).
Ignatus
Depuis qu’il a envoyé valser ses Objets trop bien rangés, Jérôme Rousseaux mène une vie de patachon en solo sous le nom d’Ignatus, personnage maximaliste aux vues musicales longues comme des bras de mer, tendues comme des bras de fer, libres comme des courants d’air. Avec Le Physique, Ignatus rime plus que jamais avec « drôle d’olibrius ».
Le Physique (Atmosphériques/Sony).
Dit Terzi / Cornu
Deux groupes rescapés de la belle aventure Forguette Mi Note, dont le folk sauvageon arriva trop tôt. De l’Orient au tréfonds de son âme-ochée, Claire Dit Terzi est allée loin pour allaiter un premier album dont la luxuriance nargue régulièrement les dialogues Nord-Sud sagement organisés par Natacha Atlas. Pour son second album, le trio Cornu est allé moins loin : en Angleterre, où Teo Miller (Placebo, Mondays) a ordonné discipline et musculation à ces frêles folk-songs, logiquement adoptées en première partie de Louise Attaque.
Dit Terzi (Boucherie).
Cornu (Island/Universal), le 4 avril.
Bleu Marine
Les années 80, Laurent Lagarde ne les a pas vues passer derrière les cymbales des formations rock où il officia en tant que batteur. Pourtant, sa musique s’en souvient en sélectionnant le meilleur de la cold-wave pour l’entraîner sur le littoral du groove alangui et entêtant.
Machin
C’est une joyeuse bande d’allumés (dont les légendaires Oisillons Tombés Du Nid) qui gravitent sur le maboulabel La Cervelle, où l’excellent Machin, songwriter sans le sou, possède pourtant un trésor : ces paroles saugrenues, qui font gober sans tiquer des rengaines aussi approximatives que Mon slip, c’est ma boîte à outils ou le déjà classique Momo.
Des choses (La Cervelle, tél. 05.56.91.10.19).
Fugu
Les drôles de miniatures acoustiques de Mehdi Zannad, d’où s’échappent papillons de cuivres et libellules de cordes, réclament beaucoup d’attention. Le Nancéen le plus habile depuis Platini ressemble à un McCartney en fleur à qui l’on aurait greffé les mains de Lou Barlow.
Album Fugu à paraître avant la fin de l’année (Ici D’Ailleurs).
Ulan Bator
Hier instrumentale, la musique mutante et chercheuse de ce trio a réussi son passage à l’oral et au chant : confirmation avec un nouvel album sinueux, entreprise de déformatage qui brouille en beauté bien des sens ceux de l’auditeur comme ceux des mots.
Ego:echo (DSA/Tripsichord), début avril.
Marc Gauvin
Personne ne voulait ici de ses chansons de yé-yé futuriste et cotonneux ? Qu’importe, c’est à Bristol que le Breton, têtu de granit, trouva les musiciens suffisamment nonchalants et ouverts pour enregistrer Maline Cloé, premier album où la mélancolie porte un sourire coquin, où le trip-hop est composé avec les tripes.
Maline Cloé (EastWest).
Tanger
Leur nouvel album aurait pu s’intituler Le Grand Large : un cap supplémentaire pour cette musique nomade et conquérante, avalant avec gourmandise les distances entre chanson et improvisation, rock et transe, intimité et démesure.
Le Détroit (Mercury), le 21 mars.
Jean Bart
Sons et images, confessions et citations, flou sentimental et précision du verbe : depuis six ans, le musicien-cinéaste suisse écrit une partition très ouverte dans l’univers cadré de la chanson. Une évasion qui se prolonge en public avec Vivant.
Vivant (Association Jean Bart, 1, avenue Dumas, 1206 Genève).
Tahiti 80
Naturellement déliée en anglais, la pop universelle des Rouennais de Tahiti 80 ne râbache pas des leçons apprises dans les manuels scolaires de la classe 68. A partir d’une contrainte de style, ils ont su s’affranchir de tous les clichés pour n’en retenir que l’essence. Prêts à emboîter le pas de Deus et des Cardigans, ils tentent au début de l’été une carrière internationale.
Puzzle (Atmosphériques).
Anne Laplantine
De Polyphonic Size à Elli & Jacno, il exista en français, au début des années 80, une electro-pop glacée et ambitieuse que la Parisienne Anne Laplantine, jumelle cachée d’Aphex Twin, réactive avec délicatesse.
Nordheim (Goom, tronictonic@infonie.fr).
Luke
« J’ai peur, je pense, de crier ma joie », tremble le quintette Luke sur un premier single à la pop toute en retenue, atmosphérique et lancinante, somptueusement arrangée (cordes diffuses et samples discrets). Une reprise de Brel, Je suis un soir d’été, renforce l’intrigue.
Je n’éclaire que moi (Village Vert/Wagram).
For those who left this year (Tout l’Univers/Tripsichord).
Ben’s Symphonic Orchestra
Le symphonique de ce jeune Parisien défie toutes les lois de la physique et de la direction d’orchestre. Coincés sur les quatre pistes d’un magnétophone, ses soixante musiciens s’étonnent encore des singuliers phénomènes acoustiques provoqués par une si inhabituelle promiscuité.
Ben’s Symphonic Orchestra (Microbe/Poplane).
Programme
Avec eux, le chaos : dans leur premier album, Arnaud Michnak et Damien Bétous passent chanson française, rock’n’roll, hip-hop et musique concrète à la gégène. Un nouveau désordre poétique qui réinvente la syntaxe, la danse des sons et l’usage du monde.
Mon cerveau dans ma bouche (Lithium).
Dionysos
Dans leur fourre-tout, on trouve le Stetson et les baskets de Beck, Kerouac, les disques de Jon Spencer, les films de Jarmusch… Ce fantastique groupe de scène a épuré sa formule et enregistré le joliment nommé Haïku, en français et en apesanteur.
Haïku (Trema/Atmosphériques).
Martin
Le retour en fanfare de la pure variété, décomplexée et flambeuse : avec un clavier qui doit autant à Ben Folds qu’au jeune Elton John, le dandy Martin a décidé qu’il fallait réouvrir immédiatement les shows Maritie & Gilbert Carpentier.
Album en préparation.
Général Alcazar
Lieutenant des troupes séditieuses de Comelade, ce doux insurgé balade ses brèves chansons aux confins d’un imaginaire voyageur. Son nouvel album est l’humble coup de maître d’un génie bricoleur doublé d’un poète de grand chemin.
Des sirènes et des hommes (MSI), début avril.
Statics
On a parlé, à propos du Toulousain Statics, de pop Sup de Co, de Sup de Pop. Idiot : derrière les cheveux bien peignés de sa pop lettrée, son album était plein d’échardes discrètes. Un second, plus brut, est en chantier en Angleterre, sous la houlette de l’Américain Daniel Presley (Breeders).
20e siècle (Small/Sony).
Amor Belhom Duo
Enfants d’adoption de Tucson, la cité radieuse de Calexico et Giant Sands, ces polyinstrumentistes signent des musiques spatiales et habitées qui, sur les titres chantés, creusent et élargissent les perspectives du songwriting à la française.
Amor Belhom Duo (Ici D’Ailleurs/Tripsichord), le 15 mars.
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