Depuis plus de dix ans, c’est sans désir et sans surprise qu’on accueille, machinalement, l’album annuel des vétérans de The Fall, agitateurs du bocal depuis plus de vingt-cinq ans. C’était donc par strict professionnalisme, même plus nostalgique, qu’on allait, une fois encore, subir la voix de canard et les mots empoisonnés de Mark E. Smith, […]
Depuis plus de dix ans, c’est sans désir et sans surprise qu’on accueille, machinalement, l’album annuel des vétérans de The Fall, agitateurs du bocal depuis plus de vingt-cinq ans. C’était donc par strict professionnalisme, même plus nostalgique, qu’on allait, une fois encore, subir la voix de canard et les mots empoisonnés de Mark E. Smith, ses mélodies à angles droits et ses guitares excédées. D’où la surprise de cet album où le vocabulaire musical trouve dans le désordre électroniqué et les dérapages soniques un nouvel élan, qui colle la voix effrayée de Mark E. Smith sur un mur du son délabré, lézardé.
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Un genre de psychédélisme raide et contaminé par la rage, mais étonnament respecteux de refrains presque sains (la passionnante presque ballade Open the Boxoctosis #2), en tout cas rarement accueillis ici avec une telle politesse depuis I Am Kurious Oranj en 1988. Des dizaines d’apprentis-garagistes seraient bien inspirés de venir apprendre ici, dans le cambouis de Manchester,le sabotage de la direction,la destruction du système de freinage et le branchement du klaxon sur 2 000 V. Du tuning élevé au rang d’art brut, dont le punk-rock ressort défiguré, fumant, menaçant, fascinant.
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