Joseph Arthur signe un message personnel à l’attention de ses bienfaiteurs de France, à l’occasion de la sortie de son nouvel album Come to where I’m from sorti le 14 mars.
Petit message personnel à l’attention de ses bienfaiteurs de France signé Joseph Arthur, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, Come to where I’m from. Un deuxième véritable album (il a sorti le rare et malade Vacancy l’an passé) attendu depuis son Big city secrets de 96, album découvert et commercialisé par Peter Gabriel, avec l’approbation de Brian Eno ou Lou Reed : pas mal pour un débutant qui avait envoyé sa cassette artisanale des tréfonds d’une boutique d’instruments de musique d’Atlanta. Un nouvel album où les musiques traditionnelles d’Amérique, une fois encore, se font éreinter par des mots noirs, des arrangements cagneux et ingénieux, qui font de Joseph Arthur le plus gonflé des héritiers de Tom Waits.
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« L’unique raison pour laquelle je n’ai, pour l’instant, reçu de reconnaissance qu’en France est sans doute parce que les Français sont plus intelligents et cultivés que les Américains. Mon disque est sorti en France avant n’importe quel autre pays au monde et immédiatement, des gens de médias ou de maisons de disques se sont intéressés à moi. Pour la première fois de ma vie, on me traitait avec respect, admiration. Ça m’a fait beaucoup de bien. Et puis je suis revenu en Amérique, encore sur un nuage et là, j’ai dû atterrir vite fait : mon disque n’était disponible dans aucun magasin, les médias l’ont totalement ignoré. Ma grande angoisse, c’était de me faire virer par ma maison de disques, de ne plus pouvoir enregistrer ces dizaines de chansons que j’écris en permanence. Du coup, de 96 à aujourd’hui, je n’ai plus eu le droit de revenir en studio si ce n’est pour un mini-album, Vacancy. Tout le monde me disait ce que je devais faire ou ne pas faire en studio, des tonnes d’intervenants ont eu leur mot à dire, ça m’a freiné dans mon élan. Si ça ne tenait qu’à moi, j’enregistrerais plus d’un album par an, comme dans les sixties. Cette attente est très frustrante pour moi. Je suis toujours à la bourre, j’ai l’impression d’avoir tant de choses à exprimer que je n’aurai jamais le temps de le faire. Surtout que pendant des années, j’étais paralysé par cette certitude : j’allais mourir à 27 ans. J’ai heureusement aujourd’hui dépassé ce cap et du coup, ma vie se ralentit enfin un peu. J’ai beaucoup grandi en trois disques, mais je ne suis pas certain que ce soit pour le meilleur. Je suis désormais en paix avec moi-même. Ce qui veut dire que mes prochains albums seront probablement mièvres. »
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