Le Blob est de retour pour repeindre le monde du jeu vidéo en couleurs. Un délice aussi politique qu’inventif.
On ne s’attendait pas vraiment à revoir le Blob. Ses premières aventures enjouées avaient certes connu un certain succès (800 000 exemplaires vendus), mais celui-ci ne semblait pas suffisant pour lui garantir un avenir dans le monde sans pitié du jeu vidéo contemporain. Le revoilà pourtant, l’éditeur THQ ayant chargé le studio australien Blue Tongue d’offrir un second tour de piste au héros créé en 2006 par un groupe d’étudiants néerlandais.
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Depuis le premier épisode, paru en 2008 en exclusivité sur la Wii – dont il demeure à ce jour l’un des plus beaux jeux -, l’objectif n’a pas changé. Il s’agit toujours de diriger une boule véloce qui roule, saute et repeint tout ce qu’elle touche afin de restituer ses couleurs à un monde rendu monochrome par un pouvoir autoritaire.
L’arrivée du Blob sur PS3 et Xbox 360 prendrait presque des allures militantes au vu des teintes brunâtres ou grises dans lesquelles se complaisent ces temps-ci les blockbusters guerriers des consoles HD. Ici, on ose les couleurs vives, le rouge, le jaune, le bleu électrique. Le joueur n’a qu’un but : assurer leur triomphe.
De belles couleurs et quelques surprises
Relevant du genre un peu passé de mode de la plate-forme 3D dans la lignée de Super Mario Sunshine, de Blob 2 est découpé en niveaux gigantesques qui se dévoilent peu à peu – ce n’est pas un jeu qui livre ses secrets aux amateurs de sessions courtes. Le joueur s’y voit présenter une série d’objectifs mais reste maître du tempo. Obéira-t-il sagement ou partira-t-il, le nez au vent virtuel, secourir les prisonniers de la grisaille au risque de perdre de précieuses secondes mais avec l’espoir de se voir offrir, pour sa bonne action, un bonus d’une minute qui pourrait se révéler déterminant ?
Une fois son but principal atteint, il pourra quoi qu’il arrive vagabonder à loisir dans ces villes enfin lumineuses qu’il avait jusque-là arpentées au sprint – c’est l’un des grands plaisirs procurés par de Blob 2, qui récompense le joueur en lui donnant plus de jeu.
En chemin, il y a quelques surprises. Un autochtone défie un tank – serions-nous sur la place Tian’anmen ? Les élections sont truquées et les habitants, ravis d’êtres libérés – la fiction cartoon se ferait-elle révolutionnaire ? « A partir de 7 ans », nous assure le système de classification européen. On ne saurait mieux dire : voilà le jeu parfait (lumineux, politique, rieur, bourré d’inventions) pour éduquer notre jeunesse.
Erwan Higuinen
de Blob 2 sur PS3, Xbox 360 et Wii (Blue Tongue/THQ, de 40 à 50 euros)
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