Dans un monde meilleur, Elliott Smith n’aurait eu aucune raison de se suicider et Mark Eitzel jouerait chaque année au Zénith. Vivant mais résigné, l’ancien élément moteur du groupe American Music Club a dû accepter son rôle de beautiful loser. Mais, s’il se sait condamné à vivre des deniers du culte qui lui est voué, […]
Dans un monde meilleur, Elliott Smith n’aurait eu aucune raison de se suicider et Mark Eitzel jouerait chaque année au Zénith. Vivant mais résigné, l’ancien élément moteur du groupe American Music Club a dû accepter son rôle de beautiful loser. Mais, s’il se sait condamné à vivre des deniers du culte qui lui est voué, c’est avec panache que le Californien continue à promener son spleen. Après avoir introduit des textures électroniques dans son songwriting fragile et torturé (The Invisible Man), s’être rafraîchi les idées noires avec l’album de reprises Music for Courage & Confidence, il a décidé de s’exiler (très) temporairement en Grèce.
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Avec le guitariste Manolis Famellos et d’autres accompagnateurs locaux, il revisite ainsi une des plus belles parties de son répertoire ? celle déjà sublimée il y a plus de dix ans sur Songs of Love, sa première escapade solo. Confié à des mains paresseuses, ce projet aurait pu tourner à la carte postale farceuse. Heureusement, The Ugly American ne mérite pas son nom. Eitzel ne noie pas ici son désespoir dans les arrangements kitsch ou lourdement folkloriques ; au contraire, bouzouki et mandoline soulignent avec subtilité son lyrisme : à croire que son vague à l’âme est universel.
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