Profession a priori sérieuse et responsable, le métier de secouriste est souvent poussé dans ses retranchements les plus délirants au cinéma ? voir Ambulances tous risques de Peter Yates ou The Kingdom de Lars von Trier. Dérapages ne déroge pas à la règle. Avec son scénario minimal proche de la chronique, ce premier film au […]
Profession a priori sérieuse et responsable, le métier de secouriste est souvent poussé dans ses retranchements les plus délirants au cinéma ? voir Ambulances tous risques de Peter Yates ou The Kingdom de Lars von Trier. Dérapages ne déroge pas à la règle. Avec son scénario minimal proche de la chronique, ce premier film au petit budget reste au ras du quotidien des deux héros ambulanciers, Tom (Jason London) et Jimmy (Todd Field, le pianiste d’Eyes wide shut), en y incorporant graduellement un ingrédient destructeur, la drogue, qui va transformer la balade en descente aux enfers. Il y a une indéniable immédiateté dans le filmage, souvent assez brut, avec de nombreuses scènes en partie improvisées, semi-documentaires, qui allègent le film malgré son sujet. Dérapages tient du carnet de croquis dont les quelques bavures ? fautes de goût de débutant mal dégrossi, comme ces intermèdes clipés venant scander les états d'âme du personnage principal ? ne retranchent rien à la saveur de cette uvre acide et enlevée. Proximité de sujet et de moyens obligent, on ne peut s’empêcher de penser au Drugstore cowboy de Gus Van Sant, dont Dérapages possède l’esprit amoral et ludique à la fois. Comme chez Gus Van Sant, la trivialité de ce film parfois presque bouffon et son fond mélancolique l’éloignent de la caricature baroque. Ici, il y a au contraire une espèce de modestie artisanale qui permet de considérer Dérapages comme une excellente série B contemporaine ? à comparer avec profit au film du styliste Scorsese, dont le prochain Bringing out the dead traite peu ou prou du même sujet.
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