Concordance de deux trajectoires : les frémissements de la gloire, l'accident, l'oubli, le retour et la chute pour solde de tout compte. Tragique, peut-être. Ecorné par un taureau ou carbonisé par l'échec de son premier long métrage, Manuel (Olivier Martinez) et Éric Barbier retrouvent l'arène mais le combat est pourri, chapeauté des plus funestes auspices. […]
Concordance de deux trajectoires : les frémissements de la gloire, l'accident, l'oubli, le retour et la chute pour solde de tout compte. Tragique, peut-être. Ecorné par un taureau ou carbonisé par l'échec de son premier long métrage, Manuel (Olivier Martinez) et Éric Barbier retrouvent l'arène mais le combat est pourri, chapeauté des plus funestes auspices. Pour le matador, une corrida nocturne, clownesque et semi clandestine, avec des nains pour partenaires et un habit de lumière rapiécé. Pour le cinéaste, un scénario de troisième ordre, des personnages taillés à la serpe quand ils ne sont pas brocardés (les femmes), des bovins filmés comme des chaises et un Brasseur qui brasse beaucoup ? dans le vide surtout. Plombé et ennuyeux, Toreros attriste plus qu'il n'irrite (pour l'accablement terminal cette semaine, voir Mamirolle). Délaissant le profil bas, Barbier tente enfin dans les ultimes minutes quelques passes culottées, soutenues par un titre du Spiderland de Slint au pouvoir de fascination toujours aussi terrifiant. A défaut d'être Budd Boetticher, il prouve qu'il a toujours de bonnes oreilles. Mais le taureau conserve également les siennes.
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