J’habite à Los Angeles, et c’est une ville où on ne voit pas passer les saisons, elles ne sont pas bien définies. Pour moi, c’était donc assez intéressant de voyager beaucoup cette année - d’autant que c’est ce que j’ai toujours voulu faire – parce que j’ai vraiment pu sentir passer l’année, les saisons. J’ai […]
J’habite à Los Angeles, et c’est une ville où on ne voit pas passer les saisons, elles ne sont pas bien définies. Pour moi, c’était donc assez intéressant de voyager beaucoup cette année - d’autant que c’est ce que j’ai toujours voulu faire – parce que j’ai vraiment pu sentir passer l’année, les saisons. J’ai visité plein d’endroits que je ne connaissais pas, j’ai mangé un tas de choses que je n’avais jamais mangées auparavant, des trucs bizarres, j’ai dévalisé des boulangeries en France. Ma plus grande joie cette année a été de jouer à Paris car il y avait mon père dans la salle. C’était vraiment super et lui était content de me voir là. Pendant très longtemps, mes parents ne voulaient pas que je fasse de la musique, de toute façon je ne leur parle pas vraiment de ma vie artistique, mais maintenant ils comprennent mieux ce que je fais et sont plus encourageants. J’espérais que mon album marcherait, mais ça a quand même été une sacrée surprise de voir le succès que j’ai eu en France. Je pense qu’en France les gens doivent être un peu plus sensibles qu’ailleurs.
La meilleure chose qui me soit arrivée en 1999, c’est d’avoir eu l’opportunité de jouer mes chansons devant autant de monde ça ne m’était jamais arrivé auparavant et d’avoir l’impression que je me construisais un public qui me serait fidèle pendant encore quelques années. Dans les autres pays d’Europe, je n’ai pas encore eu ce genre de réponse à ma musique, même si ça commence, petit à petit. Heureusement en tout cas que quelques personnes en Europe se sont occupées de moi. Parce que si j’ai un espoir déçu, c’est bien la façon dont mon disque n’a pas eu le succès que j’espérais aux Etats-Unis. Je pensais que j’aurais plus d’écho, que les gens auraient au moins l’occasion d’entendre ma musique, et d’aimer ou pas, mais au moins qu’ils auraient le choix. Aux Etats-Unis, ma maison de disques n’a pas voulu que je fasse une vidéo. C’est vraiment dommage, c’est ma plus grande déception concernant la partie créative de mon travail. Je ne pensais pas que ça serait aussi dur de faire face à ma maison de disques. On a pris pour moi tant de décisions frustrantes. Les gens changent vite dans les labels, on n’a jamais le même interlocuteur et c’est difficile d’arriver à quelque chose. Je crois que ça a fait beaucoup de tort à mon album, aux Etats-Unis en tout cas. Si c’était à refaire, je me serais plus consacré à Internet cette année. J’essaierais d’y diffuser mes concerts. J’ai fait pas mal de progrès musicaux cette année. J’ai appris à apprécier de jouer au sein d’un groupe. Je ne peux pas jouer tout seul et en acoustique tout le temps. C’est vrai que j’ai en moi beaucoup d’idées, de sons, que je ne peux pas exprimer quand je joue avec un groupe. Avec un groupe, ça ne va jamais aussi loin, ce qu’on joue ensemble est moins profond. L’impression que je garde de cette année, c’est qu’elle s’est passée au ralenti. Là, je suis déjà passé en 2000, enfin j’aimerais déjà être à l’an prochain. J’espère que d’ici là j’aurai fait mon nouvel album et qu’il sera comme je l’espère, que je pourrai refaire une tournée. Ça a l’air idiot, mais c’est vraiment tout ce que je me souhaite.
Jude a sorti cette année l’album No one is really beautiful (Warner).
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