Interactif et politique, The Asskickers invite à la transgression.
Dans les années 1980 et 1990, le beat’em up (ou beat them all, comme on l’appelait curieusement en France) régna sur les salles d’arcade et les consoles de salon. De Double Dragon à Streets of Rage, il nous invitait à progresser, seul ou avec un ami, dans des environnements urbains en repoussant les assauts de leur faune hostile : punks, drogués, clochards, prostituées…
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S’il ne constituait pas tout à fait l’horrible genre d’extrême droite que l’on pourrait supposer – les freaks à tabasser étant, en réalité, les vraies stars des jeux -, le beat’em up méritait bien un changement de perspective. C’est ce que s’est attaché à opérer le ministudio nancéien AGO Games avec son premier jeu, le très potache The Asskickers.
http://youtu.be/AYlbpR7m1-g
Dans une société vaguement futuriste où la démocratie n’est plus ce qu’elle était, nos adversaires sont des jeunes gens de bonne famille aux petits pulls roses noués autour du cou, des traders fuyants (et, chez « Maduck & Partners », susceptibles de disparaître à tout moment) ou de sinistres policiers antiémeutes. Mais le véritable ennemi, c’est le Président, dont le fils à l’ondoyante crinière blonde s’en prend à la « racaille » et proclame son intention de « nettoyer ce quartier au Kärcher ».
The Asskickers est donc un jeu politique, une caricature interactive qui, bien qu’un peu raide, provoque de salvateurs éclats de rire si l’on ne se laisse pas rebuter par sa difficulté – le niveau « facile » n’en a que le nom. Et qui ose une ultime transgression, cette fois purement ludique : contrairement à la tradition, le « boss », notre adversaire final, n’est pas un ennemi surpuissant, mais un pauvre type qui panique en l’absence de ses sbires. Ce qui donne à réfléchir.
Erwan Higuinen
The Asskickers sur PC et Mac (AGO Games, 6,99 euros en téléchargement, www.ago-games.com)
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