Une forêt profonde, un arbre titanesque et millénaire abritant une fille nommée Papillon : suivre Ben Harper dans ses promenades méditatives peut mener loin. Son quatrième album Burn to shine aussi. Le Californien à la coule y confirme son aisance à jongler parmi l’héritage musical de son pays, parvenant souvent à en côtoyer les cimes.
S’il est des circonstances où l’Amérique ne manque jamais de fasciner, c’est bien lorsqu’elle s’affiche en démocratie discrètement pénitentiaire et qu’elle assume ça très bien. Quand chaque citoyen devient suspect dans l’intérêt de tous. Quand la vie est cette longue période de probation qui, au moindre faux pas, à la moindre attitude de travers, peut vite se commuer en mise à l’ombre.
Ou encore : quand un concert, fût-il de Ben Harper, se transforme en promenade ultrasurveillée, où les consciences sont invitées à se défouler dans le plus strict respect de l’ordre. Imaginez un peu. Vous entrez dans le Hult Center, un grand théâtre moderne qui fait la fierté d’Eugene, un trou moyen de l’Oregon. Vous croyez vous rendre à un concert de rock ou à quelque chose d’approchant, c’est-à-dire à un divertissement gentiment encadré, sans plus. Vous vous retrouvez sans rien comprendre dans un bunker fliqué du parterre aux balcons, quadrillé par des agents de surveillance équipés de micros HF, barbus et charpentés comme des bûcherons. Vous remarquez aussi de pauvres filles qui ont décroché un chouette emploi jeunes : affublées d’un T-shirt alcohol monitors, elles sont chargées de détecter les pochetrons qui se seraient infiltrés dans l’assistance. Dès qu’une odeur d’herbe flotte entre les rangs, tout ce petit peuple de lardus s’agite frénétiquement, comme une meute de chiens policiers sevrés de coke.
Vous vous demandez quelle méchante mouche a pu piquer les gérants de la salle. L’ambiance n’est pourtant pas franchement à l’insurrection. Vous découvrez même un public de deux mille personnes particulièrement coopératif : chacun s’en tient au siège qui lui a été alloué, se trémousse sagement dans les limites du demi-mètre carré autorisé tout contrevenant étant de toute façon immédiatement ramené au calme et à la raison. Vous en concluez une fois de plus que l’Amérique, quand elle se lâche vraiment, a cette manie très instructive de dévoiler avant tout le monde les dernières innovations en matière d’enfer sur terre.
Et Ben Harper, dans tout ça ? Une grâce de tous les instants. Autour de lui, tout peut bien être mocheté, fumier, désespérance ; lui rayonne. Sauvé. Ne sait pas faire autrement. Né pour briller. Avec son énergie coutumière, le Californien lève sa moisson musicale faite de croisements et de superpositions, de vieilles semailles et de nouveaux gestes, d’arpentages tous azimuts. Slide-guitare sur les cuisses, visage volontaire penché sur l’ouvrage, il travaille sans relâche sur l’établi de ses désirs, pousse des rugissements de plaisir cru qui résonnent comme d’amoureux cris de guerre.
D’abord apparue comme une belle séquelle du blues acoustique d’hier et d’avant-hier, la musique tellurique de Ben Harper s’alimente aujourd’hui abondamment à l’énergie blanche du rock ; mais son épicentre se déplace de plus en plus vers la soul, dont elle épouse les vibrations nerveuses, les trépidations charnelles. Les sons saturés, de plus en plus présents, électrisent ces chansons plus qu’ils ne les électrifient. La jouissance, qui est la colère heureuse des vrais vivants, irrigue chacune des plages où la voix vient apposer sa brûlante empreinte. Peu de bavardage entre les chansons : tout semble se (dé)mesurer à l’échelle illimitée des sensations. En fin de partie, Harper livre même une incendiaire version de Sexual healing qui, si la salle n’était pas aussi contrôlée par les pompiers de service, pousserait sans doute le public à de singulières bacchanales. Son groupe, les Innocent Criminals, peut bien lui planter un décor parfois trop massif : rien ne parvient vraiment à écraser ses chansons grimpantes, qu’il arrache sans mal des terres nourricières américaines pour les propulser dans quelque stratosphère connue de lui seul.
Au fil des ans, Ben Harper est devenu l’un des rares musiciens à savoir combiner artisanat traditionnel et grand professionnalisme : même mise en son sous le signe de l’efficacité, la secrète pureté de son écriture peut rester intacte. Du coup, Harper est aussi l’un des rares à savoir imposer l’intimité d’une parole dans le gigantisme d’un show ce mot auquel seuls les Américains peuvent donner un sens. S’il a gravi sans dommage les échelons glissants de la notoriété (notamment aux Etats-Unis, où il accède peu à peu au statut de star), c’est d’abord parce qu’il ne s’est jamais départi d’un sens musical aigu, chevillé au corps, à l’âme et à la langue depuis ses riches années de jeunesse lorsqu’il s’amusait, enfant, à déchiffrer la geste intemporelle du blues. Il faut voir la fluidité naturelle avec laquelle notes et mots coulent dans ses veines, sa voix, ses doigts : une vraie liberté de circulation.
Cette aisance presque insolente, associée à un incontestable magnétisme, suffirait à faire de Ben Harper une icône de plus dans la quincaillerie religieuse du rock. Mais sur scène, le Californien, finalement très calme, très sobre dans les tourbillons ascensionnels qu’il ne cesse de provoquer, désamorce lui-même tout risque de dévotion, ramène ses miracles à hauteur d’homme. Pas de prêchi-prêcha mystique, pas de poses d’enragé, pas de leçons de choses, pas de charisme bon marché. Ce soir-là, à Eugene, toutes les conditions sont réunies pour transformer sa prestation en vaste bondieuserie : d’un côté l’artiste souverain, en liberté, de l’autre un public soumis, asservi de bonne grâce aux règles militaires de l’entertainment. A aucun moment, pourtant, on n’aura l’impression que l’audience s’agenouille mécaniquement devant un intouchable messie. Le chant sans entraves de Ben Harper est de ceux qui appellent des formes ouvertes de ferveur et d’admiration. Celui qu’on regarde et écoute, là-haut sur la scène, n’a pas gueule barbue ni vocation barbante de prophète. Ce serait plutôt un bel oiseau sur sa branche un oiseau qui, lui aussi, aurait pu chanter « I have tried/In my way/To be free » (« J’ai essayé/A ma façon/D’être libre »).
Plus tard, une scène en dira long sur les relations assez singulières que Ben Harper entretient avec son public. A quelques pas du car qui doit le conduire vers sa prochaine destination, le chanteur papote et plaisante avec une vingtaine de personnes. Autour de lui frissonne l’inévitable corolle de fanatiques qui, s’ils ne se retenaient pas, lui arracheraient probablement une touffe de cheveux, un doigt, son pantalon… Mais il y a là aussi des types et des filles sans histoire et sans hystérie, simplement venus partager un bout de conversation avec un homme de paroles, un homme de chant. Pendant cinq minutes, un vigile du Center, se sentant pousser du zèle, viendra jouer les bodyguards. Très vite agacé, Ben Harper lui demandera d’aller assouvir ailleurs ses fantasmes hollywoodiens. La petite sauterie se poursuivra pendant une bonne heure et demie, à la coule, sans que jamais le chanteur ne montre un signe de lassitude ni une once de cynisme rien, ici, qui ne pue le service après-vente. « Personne ne m’oblige à traîner ainsi à la sortie des concerts. Simplement, ça me semble évident d’aller parler avec des gens qui ont fait l’effort de venir me voir. Les demandes de certains d’entre eux me surprennent parfois, parce que je n’ai moi-même jamais vraiment eu une âme de fan. Mais ces discussions improvisées peuvent aussi donner lieu à de vraies découvertes. Toute personne qui voyage connaît la valeur de ces rencontres de hasard : elles peuvent t’enrichir profondément, même si elles ont souvent des chances d’être sans lendemain. Ce métier est organisé d’une telle façon que toutes les possibilités d’échange ont été considérablement réduites. J’essaie à ma façon de ne pas perdre le contact avec ceux qui prennent la peine de m’écouter. »
En voyant le chanteur regagner le car le visage et la voix incroyablement reposés, on se dira que ce garçon, décidément, doit détenir un secret qui l’aide à se préserver de toutes les usures. Il faut dire que lui et ses proches dont Jean-Pierre Plunier, ami de longue date et manager-producteur depuis ses débuts ont visiblement le don de placer chaque minute de travail sous le sceau d’une incassable simplicité : pas d’organisation lourdingue, pas d’intermédiaires parasites, pas de parano instituée. A égalité de notoriété et de cheminement artistique, on ne voit guère qu’une PJ Harvey pour présenter une telle fraîcheur d’âme, un calme si olympien, une aptitude si naturelle à se détourner des contraintes (de temps, d’image, de carrière) et à s’extraire de la sottise ordinaire propre à l’économie du disque.
Le lendemain, le convoi s’est arrêté dans la ville côtière d’Eureka : la mini-tournée, qui promène les musiciens dans divers endroits de la Côte Ouest, fait relâche pour un jour. De quoi s’adonner a priori à diverses glandouilleries relaxantes. Ben préférera mettre ce temps libre à profit pour partir à la rencontre d’une admiratrice d’un genre assez particulier. « Il y a un peu plus d’un an, on m’a appris qu’une jeune femme très étonnante appréciait mon travail. Elle répondait au nom de Julia Butterfly et, d’après ce qu’on savait d’elle, elle habitait depuis plusieurs mois en haut d’un séquoia de la forêt californienne, d’où elle refusait obstinément de redescendre. »
Dans Le Baron perché d’Italo Calvino, le jeune Côme Laverse du Rondeau se juche à vie dans les arbres pour échapper aux plats d’escargots que sa famille l’oblige à avaler. Julia Butterfly, elle, a fui à tire-d’aile le plancher des hommes pour faire front à une bestiole un peu plus monstrueuse et nocive : la société d’exploitation forestière Pacific Lumber qui, dans le nord de la Californie, est en passe d’abattre l’un des pans les plus riches du patrimoine naturel américain. « Cette région, explique Ben, abrite les derniers spécimens de séquoias, les arbres les plus vieux d’Amérique. Parce qu’ils donnent un bois précieux et font l’objet d’un commerce juteux, ils ont été décimés en quelques années. On peut juger déplacé de s’émouvoir ainsi pour une poignée d’arbres millénaires. Mais j’y vois davantage qu’un combat un peu primaire pour le respect de la nature. Il y a un symbole très lourd derrière la destruction massive de ces arbres, qui ont notamment toujours tenu une place énorme dans l’univers et dans l’imaginaire des populations indiennes. C’est une illustration implacable de la façon dont la société et l’économie américaines travaillent ici au gommage de la mémoire des hommes et de leur lieu de vie. On ne déracine pas innocemment
les preuves du passé. Je crois que Julia a compris cela. Elle a grimpé dans cet arbre pour qu’il en reste au moins un, pour lutter à son échelle contre l’oubli. C’est un geste à la fois dérisoire et énorme. »
Les quatre guides qui doivent nous mener chez miss Butterfly accueillent Ben avec beaucoup de chaleur et un brin de timidité. On gagne alors le droit de monter dans un 4 x 4, de filer au pied des collines boisées qui surplombent la ville de Stafford et d’en savoir un peu plus sur Julia Hill, surnommée Butterfly. La jeune femme, âgée de 25 ans, appartient à un réseau d’activistes verts de conviction et rouges de colère. En décembre 97, elle est montée se nicher dans un séquoia millénaire haut d’une bonne cinquantaine de mètres et n’en est plus redescendue, accrochée à son arbre, aidée par un solide cortège de partisans qui la fournissent régulièrement en vivres et en informations.
Les sbires de la Pacific Lumber, propriétaire du terrain, ont maintes fois tenté de la cueillir : ils ont voulu l’affamer en empêchant les ravitaillements, ont envoyé les flics à l’assaut de l’arbre, ont dépêché des hélicoptères. En vain. Même les terribles tempêtes déclenchées par El Niño en janvier 98 n’ont pas eu raison d’elle. En sa sylvestre solitude, Butterfly fait mieux que tenir bon. Elle chante une autre vie, reprend à son compte cet air ancestral qui dit qu’à force de se retrancher du monde, on en touche parfois le coeur. Certains observateurs racontent que de loin, on voit parfois
sa silhouette danser à la cime du séquoia qu’elle escalade librement, à mains nues.
Il y a dans cette histoire une sorte de jusqu’au-boutisme poétique qui laisse rêveur, contemplatif. A nos côtés, Ben en goûte attentivement le récit, pose quelques questions. L’oiseau Butterfly semble de plus en plus fasciner l’oiseau Harper. Pas seulement la lady conservationist qui, par le biais de son téléphone portable ou d’un site Internet, appelle les écolos du monde entier à l’agit-prop. Mais aussi, mais surtout, la grande enfant qui refuse de se coucher, de vivre à l’horizontale et qui a grimpé à ses rêves pour n’en plus revenir.
Il faudra ensuite crapahuter une heure et demie dans le grand calme d’une forêt agrippée à flanc de mont, meurtrie par les coupes sauvages. Pédagogues, nos guides nous montrent ici la bouse fraîche d’un ours, là une plante venimeuse qui peut vous instiller son poison à travers les vêtements. On se croirait dans un parcours d’initiation à la nature. Est-ce le temps qui se voile et se refroidit lentement par le haut des collines ? Le visage de Ben qui se rembrunit de plus en plus, sa voix qui s’assourdit ? Toujours est-il que la balade prend une drôle de tournure solennelle, s’aggrave. Puis bascule soudain dans un doux délire onirique : à quelques centaines de mètres, juste en dessous de la ligne de crête que grignote lentement la brume, on aperçoit dans un arbre titanesque les formes bleues d’une tente de fortune, flottant de manière irréelle à plus de trente mètres du sol, simplement arrimée à une plate-forme de planches, un radeau suspendu. Ben ne parle plus que pour répéter inlassablement « It’s crazy, man, it’s crazy… »
Au pied du séquoia, on n’en mène pas trop large. Le tronc démesuré semble jaillir du sol comme un geyser de bois. L’écorce, bossuée et crevassée, évoque la peau calleuse d’un gigantesque reptile, la carapace d’un animal préhistorique. Pour celui qui, depuis l’enfance, a pris l’habitude de converser avec les arbres, la rencontre ne peut être qu’intimidante. Luna c’est le nom que Butterfly a donné au séquoia est un géant dont la respiration, faite de craquements et de souffles, habite le silence alentour.
On se tait, on regarde ses petits pieds. Sur le sol : des bougies déposées par des moines bouddhistes venus en voisins, les dessins de quelques enfants passés par là. On balance deux, trois idioties pour détendre l’atmosphère. La voix de Julia surgit du haut-parleur d’un talkie-walkie : lumineuse, éclairée de toutes parts, rigolarde. Une fille bien, en vie.
Ben, lui, est de plus en plus silencieux, retranché. Une corde descend, on le harnache, on le sécurise. Il sera le seul à monter, lentement. L’ascension durera trois bons quarts d’heure, jusqu’à ce que le corps du chanteur, comme réduit à la taille d’un écureuil, disparaisse derrière les premières branches, une trentaine de mètres au-dessus de nous. De la rencontre et de ce qui se sera dit et chanté là-haut, entre ciel et terre, à l’insu de tout, on ne saura rien. Il nous parviendra de temps en temps quelques éclats de rire, des bribes de phrases, semés jusqu’à nous par le vent.
Juste avant la tombée du jour, Ben redescendra, muet de bonheur, langue et coeur noués, éreinté et serein. « C’est l’un des jours les plus forts et les plus invraisemblables de ma vie », lâchera-t-il simplement, avant de s’abîmer dans un silence dont il ne ressortira plus guère. « J’aime les gens capables de s’inventer leur monde, de s’emparer de leur destin, nous confiait-il quelques heures plus tôt. Ils m’intéressent plus que ceux qui prétendent détenir la vérité universelle et qui souhaitent l’imposer aux autres. Je crois à la force des individualités. Tous ceux qui prennent leur vie en main savent qu’ils sont seuls, fatalement. Mais en frottant ces solitudes entre elles, on peut provoquer de belles étincelles et allumer des feux que rien ne pourra éteindre. C’est pour cette raison que j’ai faim de rencontres comme celle-là. » Dans Le Baron perché, on peut lire : « C’était un solitaire qui ne fuyait pas les hommes. Au contraire, on eût dit qu’il ne pouvait s’en passer. »
Un mois plus tard, à l’heure de l’interview, Ben Harper n’est toujours pas redescendu de son arbre. « Julia mène un bon combat, c’est incontestable. C’est une héroïne des temps modernes, qui essaie de dire ce qu’elle aime. C’est une grande vivante, une femme attisée par l’existence. Une rebelle de l’âme. Une semaine après être monté la voir, je me pinçais encore pour y croire, pour être sûr que je n’avais pas rêvé. Il a fallu que je revienne à ma réalité les concerts, la sortie de mon nouvel album. Mais cette folle journée est restée imprimée en moi : elle va m’inspirer longtemps. » L’Américain est ainsi, qui trouve en chaque circonstance autant de matière à briller, à brûler. Le performer affranchi que l’on a vu à Eugene, l’homme qui a voulu croiser le vol de Julia Butterfly et l’auteur libéré de Burn to shine disque à facettes, gourmand, picoreur entretiennent un même feu intérieur incandescent.
Il y a chez Ben Harper une manière joliment cohérente de concilier la fidélité à soi-même et l’attirance de plus en plus forte pour la dispersion, le fractionnement, les détours qui valent le voyage. De ce point de vue, Burn to shine présente un juste reflet de ce qui meut le musicien aujourd’hui : l’envie dévorante de s’éparpiller et de se rassembler à la fois et de s’éparpiller pour mieux se rassembler, se ressembler.
Exaspérations électriques, pétillements acoustiques, tapis de cordes ou jazz New Orleans : ce quatrième disque, qui passe à peu près par toutes les identités sonores, en les mixant ou en les isolant, travaille au fond à une nouvelle définition de la fusion. Une fusion aérée, qui rimerait avec fission (dispersion, libération d’énergie, chaleur), qui abandonnerait ses délires globalisants, ses désirs complètement vains de tenir le monde entier dans sa poche, pour se placer sous le seul emblème de la curiosité, du vagabondage enrichissant, du désir de vivre au large, de ne pas finir étroit. Cet intarissable et contagieux appétit a permis à Ben Harper d’être un artiste à la fois plébiscité, massivement apprécié et singulièrement isolé. Un baron perché de la musique ? Assurément. Mais dont la noblesse modeste et le détachement tranquille, loin d’en faire un aristocrate distant, l’imposent un peu plus encore en figure libre, chantante, envolée.
Richard Robert
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