Double actualité pour le maître du minimalisme, aujourd’hui sous l’influence du raga indien et baigné de lyrisme italien. Musique nouvelle Résolument marginal au début des années 70, quand, aux Etats-Unis, il jouait seul à l’orgue Two pages et Contrary motion, ou entouré de quelques musiciens Music in similar motion chez des particuliers, dans des galeries […]
Double actualité pour le maître du minimalisme, aujourd’hui sous l’influence du raga indien et baigné de lyrisme italien.
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Musique nouvelle Résolument marginal au début des années 70, quand, aux Etats-Unis, il jouait seul à l’orgue Two pages et Contrary motion, ou entouré de quelques musiciens Music in similar motion chez des particuliers, dans des galeries et pour des compagnies théâtrales, Philip Glass s’est imposé peu à peu grâce à un style éminemment radical, basé sur la répétition. Il s’ensuivit une foule de malentendus et de critiques ;sa musique (ainsi qu’à l’époque celles de LaMonte Young, Terry Riley, Moondog, Robert Ashley et Steve Reich) était taxée de vaste fumisterie, de retour à une simplicité navrante. Trente ans plus tard, le minimalisme déploie ses couleurs avec le même éclat… Bien sûr, chacun a évolué dans une voie différente, mais tous témoignent d’une vitalité toujours renouvelée ; l’un peaufine son style, l’autre expérimente de nouvelles techniques, un autre encore découvre tout un pan de la musique jusque-là inconnu. Aujourd’hui, Philip Glass porte un regard amusé sur cette période : « C’était une musique un peu trop psychédélique à mon goût. Je ne la joue plus beaucoup. Mais elle a été très importante pour mon développement. Je me suis prouvé que la musique que je faisais pouvait retenir l’attention pendant une durée prolongée une heure ou plus. » Après le succès de leur anti-opéra Einstein on the beach (1976), Philip Glass et Bob Wilson se sont retrouvés presque dix ans plus tard autour de The Civil wars, spectacle lié aux jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984, dont seules quelques parties ont été montées sur scène.
Eloigné du ravissement d’Einstein qui, tel un objet de contemplation moderne, combinait théâtre, danse, musique et lumière, cet Act v The Rome section s’inspire, sur le plan vocal, de l’opéra traditionnel italien. Avec magnificence, les chœurs d’Aïda de Verdi y croisent la polytonalité foisonnante d’Akhnaten (troisième opéra de Glass, en 1983) ; après un aria vertigineux du ténor Giuseppe Sabbatini, Wilson apparaît lui-même au cours de cette fresque, en récitant, dans le rôle de Robert E. Lee, général sudiste de la guerre de Sécession. On complétera cette première discographique de Civil wars par un autre enregistrement, celui de la musique de piano par Jay Gottlieb. New-Yorkais de Paris, le pianiste donne enfin de ces pièces des années 80, en particulier Metamorphosis, où souffle l’esprit du raga indien, une interprétation à la hauteur, éblouissante et raffinée, qui frise la perfection.
Glass/Wilson, The Civil wars, Act v The Rome section Radvanovsky, Grace, Sabbatini, Zhou, Morscheck, Wilson, Anderson,The Morgan State University Choir, American Composers Orchestra, direction Dennis Russell Davies (Nonesuch-Warner)
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