Doug Aitken – Good Doug

Quand il ne fait pas des vidéo-clips, Doug Aitken réalise d’incroyables installations vidéo qui font de lui une véritable star de l’art contemporain. Sens aigu de la narration et art du montage pour des images qui, même silencieuses, portent en elles une pulsation rythmique et vont vers la musique. Chouchou absolu du public, ce New-Yorkais à l’allure diaphane, élégant et décontracté, comme sorti tout droit de chez Paul Smith, a d’ailleurs reçu cette année le Prix de la Biennale de Venise.

Il faut avouer qu’Electric earth, véritable labyrinthe vidéo, est l’oeuvre la plus remarquée de la Biennale. Une promenade en trois temps dans l’univers mental et urbain d’un jeune Black livré à ses réflexions. « L’important, c’est le rapport de l’individu avec son environnement : il y a d’une part tout ce qui nous crée, le contexte, l’accélération du mouvement dans lequel on est pris, et d’autre part si on prend un peu de distance, à notre tour nous arrivons à recréer un environnement. »

Parole d’autodidacte, de self-made man : Doug Aitken mélange la culture black et l’art du musée, le hip-hop et l’installation, prétend n’avoir jamais rien appris dans les écoles d’art où il était inscrit et où il n’allait pas. « Je me suis fait tout seul, j’ai fait des photos d’illustration, j’ai travaillé pour
des magazines, j’ai vu des choses et j’ai écouté de la musique. Je vis à New York. » A l’évidence, cette interaction continue entre l’homme et son environnement est vraie aussi pour le spectacteur pris dans ses installations : tout d’abord assailli par les écrans, on ne sait pas vraiment où se situer. Peu à peu, on apprivoise l’espace, on s’assoit dans un coin ou on reste debout au milieu des écrans. Après avoir trouvé sa place, chacun peut alors rester là longtemps, à la fois fasciné par la beauté électrique des images et capable, enfin, de maîtriser leur flux, de les apprécier à leur juste mesure.

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