Sur les ponts, on danse : sélection arbitraire de neuf singles historiques qui relièrent les rives du rock et de la dance.
Kraftwerk Trans Europ Express
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De David Bowie à l’electro-pop anglaise, le rock européen trouva logiquement chez ces Allemands une sortie de secours salvatrice à ses enlisements seventies. L’onde de choc franchira allégrement l’Atlantique, des chansons comme Trans Europ Express réussissant à nourrir aussi bien l’electro new-yorkaise que la techno de Detroit. En 1999, l’électronique anglaise d’Orbital ou des Chemical Brothers continue de rendre hommage à ces pionniers.
(Album Trans Europ Express, EMI, 1977.)
Funkadelic One nation under a groove, parts 1 & 2
L’enfant bâtard des Stooges et de James Brown. Chez George Clinton, de Parliament à Funkadelic, c’est sur un ring de boxe que le rock rencontre le funk. Des Red Hot Chili Peppers aux Happy Mondays, le rock, lui, porte toujours les gnons reçus ce jour-là. « Who says a funk band can’t play rock ! », chantait alors Funkadelic, l’oeil mauvais.
(Album One nation under a groove, WEA, 1978.)
Cabaret Voltaire The Crackdown
De Throbbing Gristle à Cabaret Voltaire, la musique industrielle anglaise de la charnière seventies/eighties reste une matière première vitale pour l’électronique anglaise et américaine. A Sheffield, pas très loin de Manchester et de New Order ou A Certain Ratio, Cabaret Voltaire inventait la fusion à froid entre post-punk et funk. Dans un congélateur. On en mange encore.
(Album The Crackdown, Mute, 1983.)
Afrika Bambaataa Planet rock
Dans un bel exercice d’échange de civilités, le New-Yorkais Afrika Bambaataa, parrain incontesté du hip-hop synthétique, volera autant l’Europe (surtout Kraftwerk) qu’il en influencera les musiques à venir. La fusion entre funk cradouec et technologie de pointe de ce single de 82 demeure, des Beastie Boys aux Rythmes Digitales, d’une vigoureuse actualité.
(Planet rock: The Album, Tommy Boy, 1986.)
New Order Blue Monday
Single phénoménal et fondamental, Blue Monday montre en 83 à une génération entière, élevée au punk et à sa descendance, la voie du dance-floor. De Paris à Detroit, de Londres à New York, le respect est toujours maximal chez les électroniciens de toutes confessions pour cette chanson, maxi-45t le plus vendu de l’histoire, dont les bénéfices financeront le légendaire club anglais The Haçienda.
(Compilation Substance, Factory, 1987.)
Marrs Pump up the volume
Collectif d’un seul et unique single, né de la fusion à chaud de deux groupes du label froid 4AD (Colourbox et AR Kane), Marrs laissera pourtant une empreinte profonde sur la dance-music moderne d’Angleterre, lui offrant son premier hymne et, surtout, son premier numéro un dans les charts nationaux : des Chemical Brothers à Underworld, c’est toujours par la brèche ouverte ce jour-là qu’on continue d’escalader les hit-parades.
(4AD, 1987.)
Happy Mondays Wrote for luck
Avoir dealé de la dope dans tous les clubs de Manchester fut une formation impeccable pour le groupe de Shaun Ryder, qui mélangea le tout dans un foutoir laissé en friche depuis Parliament. Manchester devenait alors Madchester, capitale mondiale du groove canaille. Avec le Glider de My Bloody Valentine, le Fools golds des Stone Roses et le Loaded de Primal Scream, quatre singles historiques inventeurs de l’indie-dance.
(Album Bummed, Factory, 1988.)
The Chemical Brothers Song to the siren
Affolement de sirènes, tachycardie de beats belliqueux, agression sonique. Oui, mais aussi conscience aiguë de la mélodie pop et des spirales psychédéliques : sur ce premier single de 92, les Chemical Brothers montraient que l’on pouvait jouer du rock brutal avec les outils du dance-floor. De Fatboy Slim aux Propellerheads, la leçon ne tombera pas dans l’oreille de sourds.
(Album Exit planet dust, Labels, 1995.)
Daft Punk Da funk
Quand ils s’appelaient Darlin’, les Parisiens s’amusaient à frotter les Beach Boys au papier de verre, histoire de trouver une vieille couche de Stooges dessous. C’est exactement le même son, brutal et primitif, qui sera appliqué en 95 à l’immortel Da funk, immense tube de disco lo-fi, immensément plus instruit que son air ne le suggère.
(Album Homework, Labels, 1997.)
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