Que sait-on de la prison, de la « taule », du « trou »? Excepté l’augmentation constante du nombre de personnes incarcérées, pas grand-chose. En lançant la plateforme Carceropolis, un groupe de citoyens souhaite que l’institution ne soit plus mise à l’ombre.
Drame ou polémique : la prison fait souvent incursion dans l’actualité au travers d’un prisme déformant. Face à ce constat, des citoyens ont lancé Carceropolis.fr, un portail multimédia consacré à l’univers carcéral.
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« Les travaux sur la prison sont nombreux. Mais il sont souvent éparpillés ou connus de quelques uns. On voulait les centraliser pour que chacun puisse se faire son opinion», explique Cathy Mounier, bénévole et présidente du RAIDH (Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme).
Après une année de travail, des dizaines de journalistes, photographes et associations ont autorisé le portail à exploiter leurs travaux.
Carceropolis propose quatre rubriques : une carte interactive sur les prisons, les chiffres clés, un plan de prison et un onglet « thèmes ». Vidéos, reportages photos et sonores proposent une approche transversale de la politique carcérale, du quotidien des détenus ou encore de leur santé. Ces ressources sont mises en perspective par le témoignage de détenus et de spécialistes (chercheurs, psychiatres, ….). «
La multiplicité des regards portés sur la prison rend compte de la complexité du problème », explique Julien Villalard, responsable du projet.
Bien que soutenue par des associations militantes (Ban Public, Cimade, Genepi, LDH…), la plateforme ne se veut « ni partisane, ni politique » : « Notre regard n’est pas neutre mais il se veut objectif », précise Cathy Mounier. Le personnel pénitentiaire n’est d’ailleurs pas absent du portail. Un éclairage que Celine Verzeletti, secrétaire générale de la CGT pénitentiaire, accueille favorablement: « Nous souhaitons que la prison s’ouvre au maximum. L’image que les gens se font de nous est souvent déformée et caricaturale. Ils ne savent pas ce qu’on fait, le contenu de nos missions. Même notre administration ne nous reconnaît pas». Hasard de l’actualité, les surveillants manifestaient ce mardi pour dénoncer leurs conditions de travail et leur manque de moyen.
De son côté, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté n’a pas pris position sur le projet. « Nous sommes une institution de la République, notre mission n’est pas de soutenir tel ou tel projet privé », explique Marine Calazel, contrôleur et déléguée à la communication. Et de rappeler que les rapports faits par l’institution sont accessibles à tous.
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