La musique de Blur était autrefois outrageusement mélodique, fille facile de la pop. Sur le nouvel album 13, elle part à l’aventure sur les sables mouvants de l’expérimentation et d’un psychédélisme sombre. Moteur de cette mutation, le guitariste Graham Coxon est celui qui a condamné Blur à un séjour dans l’underground américain et allemand. Récit d’une métamorphose en douleur.
C’est peu dire que le sixième album de Blur déroute. S’il n’était le très gonflé (surgonflé, diront certains) et néanmoins tubesque single Tender, néo-Give peace a chance gorgé d’une chorale gospel et pigmenté de claquements de mains babas béats, 13 porterait sûrement malheur à l’existence commerciale de l’ex-quatuor phare de la brit-pop.
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Après l’étape transitoire un peu ingrate de Blur, précédent album bâtard qui voyait Blur tapiner du côté de Pavement et faire de la lo-fi en soixante-douze pistes, le tout couronné du plus gros carton du groupe grâce au très vulgaire Song 2, nous voilà maintenant de l’autre côté du décor. Blur n’est plus, en l’état actuel des choses, que l’ombre de lui-même. Ce qui tombe plutôt bien, vu qu’on était moyennement disposé à l’accepter en pleine lumière, avec sa gueule enfarinée et ses chansons parfaitement calibrées. Les premières écoutes de 13 sont d’ailleurs éprouvantes pour l’auditeur habitué aux cadres bien délimités que disposait auparavant le producteur Stephen Street pour canaliser les fuites, contenir les envies digressives des uns et des autres, faire du groupe soudé une efficace (et prévisible) machine à hits.
La collaboration avec Street menaçant de le conduire dans une impasse, Blur s’est cette fois attaché les services prestigieux de William Orbit, dont la première tâche aura consisté à ôter ces fameux cadres, à faire fondre toutes les anciennes matrices. L’impression générale qu’on retire de 13, avant qu’on ne parvienne à distinguer chaque titre, est donc une espèce de coulée informe de lave et de pierres anguleuses allant mourir dans un terrain aussi vague que l’est cette musique. Car 13 n’est pas un disque expérimental on se fait une autre idée de la musique expérimentale, merci bien , mais plutôt ce qu’on pourrait appeler un disque expérimentaliste, contenant de l’expérimentation érigée en style. Blur, c’est depuis toujours son péché d’orgueil, se regarde faire les choses au lieu de les faire par instinct. Ici, il s’admire en train de casser son jouet, il se trouve épatant en petit Attila massacrant Suffragette city à la tronçonneuse My Bloody Valentine (Bugman), il se sent libéré de ses chaînes et ne se sent plus.
Voilà pour l’aspect agaçant de ce disque. Des broutilles, au regard du reste, à savoir la mise en jachère par Blur de tout son petit domaine de prédilection : jardins anglais, Village green et autres belles verdures, tout comme les plantes grasses importées d’Amérique et cultivées sur le dernier album. Une sorte de remise générale des compteurs à zéro. Un grand vide à remplir. Van Der Graaf Generator, Faust et Gong ont remplacé les Kinks et les Small Faces dans le bus de tournée, Graham Coxon a visiblement pris l’ascendant sur un Damon Albarn lassé de n’être qu’un pantin caoutchouteux au nombril aussi large que les cratères de sa chère Islande, et les deux règlent son compte à leur passé commun avec Coffee & TV, seule pop-song du lot, sur laquelle ils passent l’un et l’autre s’essuyer la voix et la joie. A partir de là, 13 est un disque cafard, capharnaüm, noir, sans espoir.
Hormis une petite poussée de sève punk assez couillonne (B.L.U.R.E.M.I.) et un clonage plutôt réussi du Bowie de Scary monsters (Trimm trabb), on ne quitte presque jamais le tempo lent des sanglots longs et des tons monotones. Après la grande évasion (The Great escape), la grande dépression. 13 rime continuellement avec malaise. Life is rubbish. Tout ça sent un peu fort la pose millénariste, la fin-de-siècle-attitude à la noix, mais c’est toutefois assez impressionnant de rage rentrée, de dégoût de soi. Blur s’humanise, se flanque les claques qu’on a souvent eu envie de lui coller. Albarn se traîne en Justine comme une loque, ressasse de petites nostalgies perso (1992) sur des mélodies effilochées, torsadées comme des mouchoirs usés puis jetées par-dessus les ponts, englouties par les larsens et le bain à remous de la rythmique.
Et c’est justement à la dérive que Blur parvient encore à enivrer, quand il se laisse ainsi avaler sans résistance (Battle), ou quand Damon fait sans le vouloir du Morrissey comme Morrissey n’en fera sans doute plus jamais (Mellow song, ou le déchirant No distance left to run). Beaucoup plus varié qu’avarié (comme on l’avait d’abord cru), 13 se dévoile à petit feu, au prix d’un effort de concentration qu’on pensait ne jamais avoir à fournir concernant Blur, ce groupe autrefois si agréablement évident, au casier à mystère si désespérément vierge. Effort largement récompensé quand, au détour de Trailerpark, on croit voir surgir ce diablotin de Beck, ou lorsque l’impressionnant Swamp song fait battre aux tempes de Blur un flux totalement inédit, à la façon d’un Dr John vampé par les Specials. Même le pourtant légèrement progressif Caramel (une compression de Caravan et Camel ?), avec son arrangement pour voix de fantômes et orgues de sacristie, parvient à nous faire admettre que Blur n’aura pas dérouté pour rien. A l’arraché et une fois apprivoisé, 13 rime finalement avec balèze.
Dans quel état était Blur au moment de débuter l’enregistrement de 13 ?
Graham Coxon J’étais effrayé, je n’avais plus du tout envie d’enregistrer. Je savais que le groupe devait se faire violence et ça me faisait peur. Car à cette époque, j’en avais marre de la musique, je ne ressentais plus rien en écoutant les disques, j’ai donc totalement arrêté pendant des mois. Je passais mes journées à regarder la télé, sans la moindre ambition. Quand les autres m’ont demandé si j’étais prêt pour un nouvel album, il a d’abord fallu restaurer ma foi en la musique. Mais je les ai suivis, en agneau docile, et j’ai commencé à parler très gentiment à ma guitare, en la suppliant de faire de jolis bruits pour moi. Je ne l’avais plus touchée depuis des mois. On a alors passé des jours à improviser, pour dérouiller la mécanique, se réhabituer les uns aux autres.
Blur était alors convalescent après une longue crise. Pensais-tu que le groupe pouvait s’éteindre ?
J’avais vécu le précédent album de Blur, Blur, comme un triomphe intime, car nous avions réussi à y vaincre nos problèmes internes, ces crises provoquées par le stress, les tournées… J’avais arrêté de boire, car ça devenait dangereux pour moi et pour le groupe. Mais il fallait tout réapprendre. Blur a donc été un disque de transition, dont la démarche trouve sa conclusion dans 13. C’est à la fois la fin d’un voyage et le départ d’une nouvelle route. Si ça ne tenait qu’à moi, on s’y embarquerait immédiatement, pour un nouvel album. J’aime me lever tôt et passer ma journée en studio. Avoir quelque chose à faire plutôt que de tuer le temps. Je déteste le désoeuvrement, la vie oisive de star.
Tu parles de Blur comme d’un disque de transition. On y voit plutôt un disque de compromis entre tes aspirations expérimentales et celles, plus pop, du groupe.
Nous aimons notre sécurité. Il y a un vieux fond sage et traditionaliste chez Blur, même sur 13. Une partie du groupe veut la stabilité, l’autre l’aventure, jouer une musique dont nous ne sommes a priori pas capables. Sur Blur, c’est moi qui essayais d’entraîner les autres mais sur 13, tout le monde était d’accord pour aller de l’avant nous étions tous un peu paumés , surtout que nous avions sous la main un producteur qui nous le permettait, William Orbit. Car depuis des années, nous travaillions avec Stephen Street et, au fur et à mesure, nous étions tombés dans des petites habitudes, ce qui faisait que Blur devenait de plus en plus pépère. Il fallait tuer ce groupe installé dans sa routine.
D’où l’idée, au départ, d’enregistrer 13 avec les Américains Dust Brothers, connus pour leur travail derrière Beck ou les Beastie Boys.
On a travaillé ensemble sur une chanson de la BO du film Dead man on campus. Mais nous ne nous sommes pas entendus, ils nous ont pris de haut, ne voulaient pas entendre parler de nos idées. Avec William Orbit, ça a été une vraie collaboration. En plus de produire 13, il a été pour nous un musicien inestimable, surtout grâce à son sampler, qu’il utilise en direct, comme un instrument. Moi qui ne suis pas fan de techno, j’avais adoré les remixes timbrés qu’il avait déjà faits de certaines de nos chansons. J’aime la perversité de sa musique. Nous avions besoin, après toutes ces années en autarcie, de prendre des leçons de quelqu’un. Il était comme un gamin de 8 ans à qui on offre une caisse de Lego. C’était génial de travailler avec quelqu’un qui ne soit pas cynique, qui encourage le chaos et l’anarchie.
Au moment où tu as arrêté de boire, tu as traversé une grave crise personnelle. Le groupe était alors sans doute le seul élément de stabilité dans ta vie. N’était-ce pas tentant de s’y raccrocher, de ne rien y changer ?
Aller en studio pour enregistrer mon album solo The Sky’s too high, c’était quand même moins traumatisant qu’une cure de désintoxication. Et ça m’a soigné. Ces chansons démangeaient mon cerveau, me rendaient dingue. Si je ne m’en étais pas débarrassé, je n’aurais pas pu continuer avec Blur. J’avais besoin de me prouver que j’existais en tant qu’être humain, que je n’étais pas qu’une pièce de Blur. Si bien que maintenant, pour la première fois de ma vie, je peux ouvrir ma gueule, je suis beaucoup plus confiant en moi depuis que je suis heureux. A l’époque de Parklife et The Great escape, je me laissais entraîner par le courant, sans rien dire. J’obéissais aux ordres… Notre producteur Stephen Street avait tendance à me rappeler à l’ordre, à systématiquement baisser le volume de ma guitare. Il me faisait culpabiliser, comme si ma guitare et moi, nous étions les trouble-fête du groupe. Au contraire, William Orbit m’encourageait à faire du bruit pour nourrir son sampler. Stephen Street était trop perfectionniste et pour lui, la guitare faisait désordre. Si bien que je m’exprimais surtout sur scène, car j’étais intimidé par le studio.
Blur est-il parfois devenu trop sophistiqué pour toi ?
A l’époque de The Great escape, Blur est devenu une prison. Nous ne pouvions pas échapper aux formats stricts des chansons pop. Couplet, refrain, couplet, refrain, nous marchions à la baguette… J’étais horriblement frustré par ce manque de liberté et j’ai commencé à boire, pour avoir une échappatoire à cette discipline. Pour moi, jouer dans Blur, pendant les tournées, était devenu un boulot, un rôle. La journée, dans le bus, je passais des cassettes de groupes hardcore inconnus de San Diego et le soir, je jouais Girls & boys sur scène… Le décalage était trop grand. Je trouvais les pop-songs répugnantes, elles me donnaient la nausée. Si je n’avais pas tiré la sirène d’alarme, je suis certain que Blur aurait continué dans cette voie, on essayait de faire plaisir aux gens plutôt qu’à nous-mêmes. Mais au bout d’un moment, on ne pouvait plus supporter de parler des Kinks à chaque interview. Du coup, nous avons radicalement changé notre façon d’écrire : au lieu d’arriver en studio avec un solide squelette de chansons sur lequel il n’y avait plus qu’à retoucher la peau, nous sommes cette fois arrivés les mains vides, avec juste une vague idée de la peau et des muscles. Nous avons enregistré des heures de musique à partir desquelles nous avons coupé, collé, bricolé. Parfois, nous étions même totalement perdus dans notre stock de données. C’était comme jouer au puzzle, mais en assemblant les morceaux de dix boîtes différentes. Il a fallu rendre rationnelles des chansons basées sur des centaines de bouts d’idées éparses. Ce qui a précipité le changement, c’est que Damon s’est enfin mis à écouter les disques que je lui conseillais depuis des années.
Etais-tu frustré par son imperméabilité à tes goûts musicaux pendant des années’
Oui. Ça a été le cas avec des groupes comme Tortoise ou les Beastie Boys, qui sont ensuite devenus des références pour lui. Pendant des années, j’ai essayé de lui faire écouter Pavement, qu’il me jetait systématiquement à la gueule. Des années plus tard, j’apprends que Stephen Malkmus, leur leader, est à Londres, j’essaie de le contacter et j’apprends qu’il habite… chez Damon. C’est très étrange, j’ai l’impression d’être exproprié. Il me reste quand même Sonic Youth, que personne dans le groupe ne supporte.
Tu approvisionnes Damon en musique. Que te donne-t-il en échange ?
Un endroit qui accueille mes idées. Chaque chanson écrite par Damon réveille dans mon cerveau des idées qui y sommeillent, en attente depuis des années. Mon cerveau, c’est comme un gros pot de peinture bleue. Et Damon me fournit le châssis et la toile pour peindre. Je remplis les vides dans ses idées.
Vous vous connaissez depuis l’âge de 13 ans. Qu’est-ce qui vous a attirés l’un vers l’autre à l’époque ?
Nous étions très différents. Au début, il était très arrogant avec moi, je n’avais jamais vu un type aussi cool de ma vie. Il était tout en noir, détesté par le reste de l’école. Il faut dire que c’était une école assez typique de cette campagne de l’Essex : les mecs étaient des petits machos et les filles atrocement normales… Moi, j’étais timide et fasciné par l’éloquence et l’aisance de Damon en public. Chaque matin, à la réunion générale de l’école, il prenait la parole. Je pensais « Bon Dieu, ce gosse adore être le centre d’attention, qu’on le regarde. » Alors que moi, je faisais tout pour être transparent. Un jour, il a écrit une chanson pour laquelle il avait besoin d’un saxophone et il m’a demandé de le rejoindre. Nous avons commencé à parler musique et sommes restés amis. Il faisait tout pour m’extirper de ma timidité. Et moi, je l’empêchais de trop la ramener, de se donner en spectacle. Nous faisons encore ça l’un pour l’autre aujourd’hui encore. A l’époque, nous étions un peu comme Tom Sawyer et Huckleberry Finn, c’était très romantique. J’allais chez lui, sa mère nous cuisinait des bons petits plats. C’était un émerveillement pour moi : ses parents me traitaient comme un adulte, étaient très cultivés. Il y avait plein de livres et de tableaux passionnants dans leur maison, alors que chez moi, il n’y avait rien de tout ça, juste une télé allumée en permanence. C’était la première fois que je rencontrais des gens impliqués dans l’art. Moi, j’étais obsédé par les sixties à cette époque et je me suis rendu compte que le père de Damon avait été l’un des moteurs du mouvement psychédélique à Londres c’est sans doute pour ça qu’il adore notre nouvel album… Je pense que Damon trouvait ma maison tout aussi fascinante, elle était si typiquement anglaise, si normale.
Etiez-vous inséparables ?
Avant de le rencontrer, j’étais déjà un peu à part, celui qui ne jouait jamais au football. Je passais mes récréations à la salle de musique, à triturer les guitares sèches. Nous étions donc très hermétiques aux autres. Nous parlions beaucoup des filles mais ça restait au stade du fantasme et, surtout, de musique. La salle de peinture et celle de musique étaient les seuls endroits où je me sentais à l’aise, où je pensais avoir une petite valeur. La plupart de mes activités étaient donc extrascolaires : la chorale, les groupes, la peinture. Damon, lui, aimait aller à la pêche ou collectionner les fossiles. Quand on se retrouvait, on se soûlait au cidre et on fumait des cigares. Et puis on vomissait (rires)…
Comment avez-vous fait votre éducation musicale ?
Quand j’avais 8 ou 9 ans, il y avait plein de bons disques dans les charts, de David Bowie à Jam en passant par Anita Ward. J’ai, aujourd’hui encore, une profonde nostalgie de cette musique de la fin des années 70 il y a d’ailleurs des influences de Wire sur l’album. J’aime la façon qu’avaient ces groupes de réconcilier pop-music et expérimentation, c’est l’ambition de Blur. Ensuite, je me suis mis à acheter, en cachette, des disques des Who, car j’avais peur que ma mère croie que j’étais en train de devenir un petit mod, pour elle synonyme de voyou (sourire)… Un peu plus tard, grâce à une bande de hippies avec lesquels je traînais, je me suis mis à écouter Peter Hammill, Steve Hillage, Caravan, Van Der Graaf Generator ou Gong dont j’ai piqué quelques idées sur 13. Je les connaissais car je jouais dans une fanfare punk ridicule, Hazel Dean & The Carpenters From Hell, et nous nous produisions dans une église, le Colchester Arts Centre, où traînait cette communauté hippie. J’avais 16 ans et ils en avaient plus de 30, mais je les aimais bien car ils m’écoutaient jouer en silence, en mangeant leur gâteau à la carotte (rires)… Après qu’il est parti étudier à Londres, Damon est venu, pour la première fois, dans cette église, donner un concert avec un copain guitariste. Un show époustouflant, à la fin duquel je lui ai présenté un nouveau copain à moi, Dave Rowntree, qui est devenu batteur de Blur.
Après un tel passé commun, pouvez-vous aujourd’hui avoir des relations franches au sein de Blur ?
Ça encourage la vérité. Et Damon est vraiment à l’affût de la moindre critique, l’honnêteté lui manque beaucoup dans ce milieu. Il aime être secoué, il déteste qu’on le traite avec respect. A l’époque où il était obsédé par l’Angleterre, par le drapeau, par le music-hall, je trouvais ça ridicule. Ça transpirait jusque dans son écriture, c’était vraiment embarrassant pour moi qui n’ai jamais été très patriote.
Si, musicalement, vous avez beaucoup changé vos habitudes, Damon Albarn a également bouleversé son écriture : plus de petites histoires dans 13.
Ses paroles sont beaucoup plus abstraites, beaucoup plus personnelles que narratives. Du coup, sa voix est de plus en plus intime… Il ne se planque plus derrière des personnages, des situations. Il est beaucoup plus guidé par ses émotions. Ça n’aurait plus de sens, aujourd’hui, d’encore et toujours raconter des histoires sur un homme anglais d’une quarantaine d’années qui se promène à Londres avec son chapeau melon.
Il y a une phrase terrible dans Trailerpark, où l’on sent que Damon s’adresse à Justine Frischmann, son ancienne copine tombée dans la dope : « I lost my girl to the Rolling Stones »…
Je pense que c’est sa façon de décrire l’enfer. Les Rolling Stones, pour beaucoup de gens, représentent le diable, tout ce qu’il y a de mauvais et de dangereux dans le rock’n’roll. Et sa copine a été embarquée par le diable. Quand je pense aux excès dans lesquels je suis tombé, je suis estomaqué d’être encore là. Je vais bientôt avoir 30 ans et je faisais récemment le bilan de mes 20 ans : ça n’a été qu’une longue fiesta, dont je ne me rappelle rien. Je serai ravi d’avoir 30 ans, de tourner cette page de mes 20 ans. Etre en bonne santé, stable, normal. Ne plus sacrifier ma vie au diable.
13 (Food/EMI)
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