Une année étonnante pour nous, c’est le moins qu’on puisse dire ! Chaque mois amenait une nouvelle surprise : il y a eu d’abord les rumeurs de sélection pour Cannes, puis la sélection en compétition officielle, le festival, après j’ai fait Les Petits voleurs pour Arte, en septembre il y a eu la sortie du […]
Une année étonnante pour nous, c’est le moins qu’on puisse dire ! Chaque mois amenait une nouvelle surprise : il y a eu d’abord les rumeurs de sélection pour Cannes, puis la sélection en compétition officielle, le festival, après j’ai fait Les Petits voleurs pour Arte, en septembre il y a eu la sortie du film… Avant Cannes, on pensait faire 100 000 entrées, aujourd’hui on en est à 1,3 million. Et le film marche aussi très bien à l’étranger, en Allemagne, en Italie, en Angleterre… L’image de Cannes qui me reste avec le recul, c’est celle d’un rêve, d’une fête. C’est le seul Cannes qu’on passera ainsi parce qu’on découvrait tout, que ça s’est très bien passé pour nous, parce qu’on y allait le coeur léger. Et être au palmarès, c’était la cerise sur le gâteau.
Ensuite, il y a eu Londres et les European Awards, avec le double prix d’interprétation pour les filles et le prix de la Découverte européenne pour moi. Puis je suis parti à Acapulco avec Unifrance, le film a été vendu dans toute l’Amérique du Sud, avant d’aller à Vienne, Stockholm, Rome… Et partout, on a été très bien accueillis. Je devais aussi aller en Uruguay, à Beyrouth, en Grèce, mais j’ai été obligé d’annuler. Aux Etats-Unis, ça s’est très bien passé : le film a fait les Golden Globe Awards et la clôture du festival de New York, avec un grand papier élogieux dans le New York Times. Et, surtout, j’ai rencontré des producteurs indépendants américains, qui aimeraient bien que je fasse un film en langue anglaise. En ce moment, je suis en train d’écrire mon second long métrage, j’en ai un autre en vue, et je suis en train d’écrire celui de Virginie Wagon avec qui je travaille toujours. On démarre en février son tournage à elle, on renverse les rôles.
Cette année, le cinéma asiatique m’a beaucoup intéressé. J’ai l’impression que tout le monde est attiré par ce cinéma en ce moment parce qu’il provoque une charge d’excitation par rapport au cinéma américain, dont on a l’impression d’avoir fait un peu le tour. Par contre, j’ai vu Happiness de Todd Solondz à New York : il y a une séquence vachement osée pour le cinéma américain entre un homme (pédophile) et son fils : j’ai trouvé que ça allait assez loin. En musique, je retiendrais Massive Attack. Je me suis remis un peu à la musique en cherchant celle de mon film, qui a été composée par Yann Tiersen, et qui contient aussi un morceau de Massive Attack. Il y a aussi l’un des compositeurs de Lynch, Barry Adamson : tu as envie d’écrire sur ces musiques-là, qui t’inspirent pour faire des films avec plus de mise en scène, une caméra plus en mouvement, des lumières plus amples.
Propos recueillis par Sophie Bonnet
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