Le tourisme grec connaît un boom de 10 % en 2015. Malgré les incertitudes, 20 millions de vacanciers se rendront en Grèce cet été. Ce sont plutôt les concessions de Tsipras qui pourraient être menaçantes pour le secteur.
Dimanche 5 juillet, « oxi » l’emporte au référendum lancé par Alexis Tsipras une semaine plus tôt. Le peuple grec refuse de poursuivre la cure d’austérité de la Troïka, mais le pays est contraint à une série supplémentaire de négociations au sommet. Durant ces temps d’incertitude, les étrangers ont peu de visibilité sur la situation en terres helléniques et hésitent à s’y rendre. Pourtant, un petit séjour reposant en Crète ou à Athènes après ces turbulences politico-économiques ne serait pas de refus.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Alors qu’Alexandre Lamnidis, représentant de la confédération du tourisme grec s’est alarmé d’une « chute de 30 % des réservations de dernière minute », d’autres parlent d’un âge d’or pour le tourisme en Grèce. Baisse ou pas baisse ?! Sur les réseaux sociaux, on s’interroge.
Je viens de lire 8 articles sur le tourisme en Grèce, 4 expliquent qu’il souffre de la situation, 4 qu’il n’a jamais été aussi bien.
— Samuel Laurent (@samuellaurent) 8 Juillet 2015
Comme souvent, lorsque les informations sont contradictoires, il s’agit simplement d’un problème de terminologie.
« 2014 et 2015 sont de très bonnes années pour le tourisme grec »
Sur le point de se décider pour leurs réservations de dernière minute, des vacanciers, inquiets de la situation politique, en particulier de la fermeture prolongée des banques, auraient finalement opté pour une autre destination que les îles grecs. La baisse est certes soudaine, mais elle ne représente que 6 % du total des réservations. Sur le court terme, pas de quoi s’alarmer, d’autant que les hôtels d’Athènes affichent complet.
Conseiller spécialiste de la Grèce pour l’agence Voyageurs du monde, Labros Hatzinikolau a recensé quelques appels de clients. « Ils sont inquiets pour leur séjour, on les rassure et leur conseille de partir avec de l’argent liquide ». Si le retrait d’espèces n’est pas un problème sur place – seuls les grecs ont un plafond de 60 € par jour – le paiement risque d’être plus compliqué, les commerçants préférant le cash. En tout cas, Labros Hatzinikolau assure n’avoir eu « aucune demande d’annulation” ces derniers temps.
Profitant d’un contexte tendu au Maghreb, en particulier avec les attentats en Tunisie, les touristes européens se tournent vers l’Espagne et la Grèce. « On a récupéré des clients, c’est certain”, confirme le conseiller de Voyageurs du monde. D’une manière générale “2014 et 2015 sont de très bonnes années pour le tourisme grec ».
Selon les données du Syndicat des entreprises de tour operating (SETO), mises en perspective dans cette infographie du JDD, la Grèce a vu son nombre de réservations augmenter de 10 % en un an.
Dans un sondage effectué sur le 6 juillet , sur son site, le tour opérateur Easyvoyage.com vante l’opportunité du tourisme en Grèce où cet été « 20 millions de touristes se rendront dont 13 millions sur la période de juillet-août ». D’après l’enquête, menée auprès d’un public français, près d’un sondé sur deux pense que les difficultés économiques peuvent lui permettre de « faire de bonnes affaires ». Parmi les partants en Grèce, près de 9 interrogés sur 10 déclarent qu’ils n’ont « pas d’appréhension particulière sur cette destination ».
En clair, si le secteur a connu un léger essoufflement ces dernières semaines, la tendance sur la longue période est bonne, voire très bonne. En revanche, les concessions faites par Alexis Tsipras dans le dernier volet de réformes proposé à l’Eurogroupe pourrait casser cette belle dynamique.
Nouvelles réformes : des hausses de TVA à prévoir à la rentrée
L’accord trouvé dans la nuit de dimanche à lundi entre la Grèce et ses partenaires européens va certainement rassurer les touristes. Athènes va retrouver son calme dans les prochains jours et les banques devraient bientôt rouvrir.
En revanche, le secteur du tourisme risque de pâtir des réformes concédées par Alexis Tsipras à ses créanciers. La TVA sur la restauration a peu de change de se maintenir à 13 %, il est plutôt question d’un passage à 23 % !
De même pour les îles grecques, dont raffolent les touristes. Celles-ci devraient se voir retirer leurs avantages fiscaux, notamment la ristourne de 30 % sur la TVA. Un ensemble de réforme qui n’est pas à l’avantage des touristes, mais pas d’inquiétude pour cet été, elles devraient prendre effet progressivement à partir septembre.
{"type":"Banniere-Basse"}