On n’a encore jamais vu ça dans le RER : plus d’une quarantaine de rappers se partagent un compartiment en première classe. Une joyeuse équipée dont on pressent d’ores et déjà les records d’audience qu’elle ne manquera pas de susciter sur son passage. Première classe affiche un programme exhaustif : des valeurs sûres, des valeurs […]
On n’a encore jamais vu ça dans le RER : plus d’une quarantaine de rappers se partagent un compartiment en première classe. Une joyeuse équipée dont on pressent d’ores et déjà les records d’audience qu’elle ne manquera pas de susciter sur son passage. Première classe affiche un programme exhaustif : des valeurs sûres, des valeurs montantes, des surprises et, inévitablement dans cet exercice de style, des figurants. Une abondance qui fournira une certaine idée de l’état actuel du rap français, de Paris à Marseille (Akhenaton, Shurik’n, La Fonky Family). Une abondance qui permettra également les comparaisons faciles : dans le lot, on aura vite fait de repérer les fines gâchettes de la rime et autres seigneurs de la plume. Il y a les MC pour qui la forme (le phrasé) prend le pas sur le fond (le texte). Et puis il y a les autres : ceux dont l’écriture guide la voix, ceux dont les rimes mènent la danse. A ce petit jeu, le tri est vite opéré. « Tandis qu’à ceux qui m’attendaient j’donne l’inattendu, tendus sont qui verront que c’est le truc tant attendu », s’amuse par exemple Pit Baccardi sur Compte avec moi, sans conteste le meilleur morceau de cette compilation. Pit Baccardi y donne la pleine mesure de ce que l’on savait déjà de lui : il compte parmi les tout meilleurs rappers en exercice ici. Un honneur qu’il partage avec son collègue surdoué, Oxmo Puccino, lequel brille à nouveau sur Black December, en duo avec Passi. Au rayon des révélations, il faudra compter avec le duo Kazehami et Swan qui s’impose de la voix sur le vitaminé Première trace. Derrière les consoles, c’est Vincenzo qui rafle le titre de meilleur espoir grâce à ses productions tendues révélées sur les morceaux 24 heures (Eben, Fabe et Moco) et Mêm’pas 20 piges. Par ailleurs, on retiendra plus particulièrement L’Art de la guerre, avec Akhenaton, Arsenik et l’inévitable Pit Baccardi ; Paraît qu’t’es hardcore ou encore Le Métier rentre. Mais dans l’ensemble, l’effet de nombre n’empêche pas une vague sensation d’uniformité. Tant au niveau des productions, trop classiques, que des thèmes abordés (l’autopromotion pour la majorité d’entre eux). Finalement, le meilleur réside dans les rapprochements inédits, disséminés tout au long d’un pot-pourri dans lequel chacun est censé trouver son compte.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}