A force de batifoler dans le bac à sable des années 80, la pop devait tôt ou tard commencer à y déterrer de lugubres cadavres. Le Norvégien derrière Pleasure s’appelle Fred Ball, mais que son nom n’abuse personne : son electro-pop, ce n’est pas de la balle. Des années 80, Fred a surtout importé des […]
A force de batifoler dans le bac à sable des années 80, la pop devait tôt ou tard commencer à y déterrer de lugubres cadavres. Le Norvégien derrière Pleasure s’appelle Fred Ball, mais que son nom n’abuse personne : son electro-pop, ce n’est pas de la balle. Des années 80, Fred a surtout importé des seconds couteaux, des poses et tics (pop ampoulée à la Tears For Fears, rock guimauve à la Primitives, electro light à la Howard Jones). Loin de la démesure de Daft Punk ou des cascades de Bosco, ses trips nostalgiques se jouent sans passion, sans risque, sans humour, sans distance : Ball a acheté la panoplie eighties (refrains vocoder, violons plastiques, séquenceurs de Nono le Robot) à Camden Market, comme ces touristes beaufs qui se teignent les cheveux en vert le temps d’un week-end à Londres.
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Si Fred n’est pas forcément très doué pour l’écriture, scolaire et appliquée sur de poussiéreuses tablatures eighties, il l’est pour la lecture de son carnet d’adresses : Justine Frischmann (Elastica), Ed Harcourt ou Tim Holmes (Death In Vegas) sont venus épauler cette électrogaton. Mais Ball a beau citer à tout va Van Der Graf Generator ou ELO, ce n’est pas du rock progressif qu’on entend, mais une pop régressive.
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