Avec son nouvel album, Florence And The Machine continue de s’égosiller sur des chansons sans relief. Un intense mal de crâne.
Le sujet
2009, retour de hype de la harpe. Florence And The Machine publie Lungs, son premier album, et s’installe d’emblée en haut des charts anglais. Les mois passent, plusieurs morceaux de l’album deviennent des singles, puis des clips et enfin – consécration pour des chansons qui n’en demandaient pas tant – des hymnes pour séries grand public telles que Gossip Girl, Skins ou Grey’s Anatomy.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Contrairement à Ceremonials, son successeur en 2011, Lungs n’était pas encore une machine à hits formatés pour la radio et les pubs. Car si Florence a toujours évolué dans le registre de la grandiloquence, elle ne manquait au départ ni de charme, ni de naïveté – qualités vite oubliées au profit de titres bodybuildés par une série de producteurs (Paul Epworth en premier lieu) peu soucieux d’une intégrité musicale pourtant pas incompatible avec le succès commercial. La machine s’est emballée.
Le souci
Avec How Big, How Blue, How Beautiful, son troisième album, c’est carrément la surchauffe. On y retrouve la même gonflette lissée que sur Ceremonials, mais avec cette fourberie en sus : l’album s’ouvre avec deux morceaux pas désagréables (Ship to Wreck et What Kind of Man), qui rappelleraient presque Lungs si la suite n’était pas aussi criarde et désincarnée.
Parce que des chansons aussi vulgairement banales que Delilah, Third Eye et Queen of Peace, Adele ou Rihanna pourraient les chanter qu’on ne verrait pas la différence. Et puis cette façon de brailler comme si l’énergie était une condition suffisante à la musicalité… “How Big, How Blue, How Beautiful” ? Certaines migraines provoquent effectivement ce genre de visions.
Le symptôme
De featuring avec Calvin Harris en collaboration avec la marque Gucci, de la BO de Gatsby le magnifique en albums débarrassés de toute aspérité, Florence And The Machine s’est taillé une place de choix dans l’industrie culturelle mainstream. Une évolution musicale qui relève du cliché : être racoleur après avoir séduit en jouant de son charme, c’est tentant. Et ça paie.
Mais c’est fatigant d’observer si souvent le même schéma et de voir l’appel du succès écraser à ce point les identités artistiques. Car c’est bien d’identité qu’il est question ici, How Big, How Blue, How Beautiful faisant le constat d’une perte de souffle, d’un manque de vie, d’une absence de cœur. Cette fois, Florence s’est vraiment transformée en machine.
Florence And The Machine en trois chiffres
5 533 718
Le nombre de likes (le 4 juin) sur la page Facebook de Florence And The Machine. Et vous, quel pourcentage de vos amis est toujours abonné ?
1
Le nombre de fois où Beyoncé a dit s’inspirer de Florence And The Machine. Si même Queen B est fan, alors ça va.
28
C’est l’âge de Florence Welch, à la tête du projet. L’espérance de vie étant de 82 ans chez les femmes en Angleterre, et la moyenne habituelle d’un album tous les trois ans, il nous reste potentiellement dix-huit albums de Florence And The Machine à se farcir.
{"type":"Banniere-Basse"}