The Curse of Blondie, la malédiction de Blondie Qu’on n’évoque surtout pas, à propos de cette “malédiction”, l’âge de Debbie Harry : pour beaucoup d’ados post-punk, elle avait déjà, à l’automne des seventies, l’âge des amies de leur mère. La malédiction, et la beauté têtue et admirable de Blondie, fut sans doute cette incapacité chronique […]
The Curse of Blondie, la malédiction de Blondie Qu’on n’évoque surtout pas, à propos de cette « malédiction », l’âge de Debbie Harry : pour beaucoup d’ados post-punk, elle avait déjà, à l’automne des seventies, l’âge des amies de leur mère. La malédiction, et la beauté têtue et admirable de Blondie, fut sans doute cette incapacité chronique à décrocher, à revenir fouiner dès que les héritiers se sont faits trop pressants. Et depuis vingt ans, à chaque fois qu’une fille dessalée a chanté une pop sucrée, à chaque fois qu’une craquette a forcé son groupe à passer ses chansons bubblegum dans une essoreuse 8 000 tours/minute, il a été question de Blondie. Ces derniers mois, M.A.S.S., Yeah Yeah Yeahs ou les Raveonettes (entre autres) ont ainsi perpétré ce rituel sublime, inventé par des Ramones trop mâles mais résolument incarné par Blondie : goinfrer d’amphétamines la pop indiscutable de Spector.
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Remise en selle à la fois par ses petites filles modèles et par le retour sur la carte de New York, Blondie vient donc faire l’inspection quinquennale de son royaume. La voix a perdu en félinité, en garcerie, ce qu’elle a gagné en gravité, en raison ; les guitares, autrefois si cavaleuses, paraissent aujourd’hui ankylosées par l’arthrite. Le son se plie lâchement à des formats FM qu’il avait pourtant largement contribué à faire exploser. Mais la malédiction épargne des fulgurances ici et là : les mots cinglants de Shakedown, le groove neworderien de Good Boys, la pop mélancolique de Rules for Living, voire quelques pastiches d’un passé glorieux sur lesquels on ferme les yeux avec une indulgence honteuse (Undone, End to End ou un remix signé Moroder). Debbie Harry a toujours l’âge des amies de nos mères.
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