Cette Sud-Africaine exilée à Londres semble passer la totalité de ce premier album à utiliser les énergies de la ville ? stress, chocs et pollutions ? afin de faire revivre dans un coin de sa tête la vastitude et la diversité des paysages qu’elle a quittés. La voilà alignant kilomètre après kilomètre les rythmiques impitoyables, […]
Cette Sud-Africaine exilée à Londres semble passer la totalité de ce premier album à utiliser les énergies de la ville ? stress, chocs et pollutions ? afin de faire revivre dans un coin de sa tête la vastitude et la diversité des paysages qu’elle a quittés. La voilà alignant kilomètre après kilomètre les rythmiques impitoyables, de celles qui ont fait la grandeur d’Autechre.
Elle les recouvre d’inquiétude, de souffles et de mystères comme une Andrea Parker ou une Leila partiellement aphones sauraient le faire. La voilà racontant son histoire de retour à la nature, laisser la vie reprendre le pas sur la machine au fur et à mesure que les paysages défilent.
Elle commence dès le début de son album par égrener quelques compositions inquiétantes, couvertes de piano, flagellées par sa voix. Et puis elle fait germer quelques violons sur des rythmes concassés avant de couper définitivement l’électricité trois titres avant la fin de son disque.
Ce sont quelques guitares discrètes, des bruissements d’insectes et sa voix enfin intouchée par les fils et l’amplification qui annoncent que la dame s’est définitivement réfugiée dans son rêve. Alors que les autres adeptes des rythmes secs et claudicants ne réussissent qu’à faire pousser du béton sur leur terreau électronique, Mira Calix nous offre les palmiers, la savane et les tigres qui vont avec, chose que seuls les deux plus grands rêveurs de la musique électronique actuelle ? DJ Spooky et Third Eye Foundation ? réussissent à faire. Mais Mira Calix, nouvelle égérie de la techno ambiante, réussit ses tours de passe-passe avec une douceur dont les deux hommes seront toujours incapables.
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