Entrepreneurs, inventeurs, créateurs, graphistes et développeurs : le choix des inrocks.
One Life Remains, 5 ans, collectif, jeu vidéo artistique et expérimental
“On conçoit le jeu vidéo non comme un programme (software) mais comme un dispositif”, explique le collectif parisien One Life Remains (André Berlemont, Kevin Lesur, Brice Roy, Franck Weber, tous la trentaine) qui présente ses étonnantes créations (une manette de 3 mètres, un jeu qui dure 250 ans…) dans des galeries ou des festivals. En parallèle, certains de ses membres participent à des projets plus “classiques” comme Californium, jeu édité par Arte inspiré de Philip K. Dick. EH
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Abdel Bounane, 33 ans, web entrepreneur
Il aime les chats et la polysémie. Dans cette perspective, il ne cesse d’explorer les mondes numériques et leurs opportunités : après avoir dirigé Amusement, classieux magazine lifestyle sur les cultures digitales, et cofondé Galeries, centre culturel dédié aux images numériques à Bruxelles, ce jeune homme – qui est aussi chroniqueur pour de nombreux médias – lancera bientôt Bright, plate-forme permettant aux artistes numériques d’exposer et de monétiser leurs œuvres dans les espaces publics du monde entier. DL
brightfor.me
Jean-Baptiste Le Marchand et Mélanie Christin, 31 ans et 28 ans, développeur et graphiste
Ex-étudiante en médecine, Mélanie Christin travaillait chez Ankama (Dofus) quand elle a imaginé la folle chasse au fromage des souris de Transformice. Lancé en 2010 (et bientôt adapté en dessin animé), le jeu en ligne tourne au phénomène international – le Brésil en est fou – et installe le studio lillois Atelier 801, fondé avec Jean-Baptiste Le Marchand. Son prochain défi est pour septembre avec la sortie de Dead Maze, un “jeu de survie massivement multijoueur”. EH
David Coz, 31 ans,ingénieur
Parfois les inventions les plus simples sont les plus géniales. Cet ingénieur Google nous projette dans l’ère de la réalité virtuelle avec un bout de carton.
Tu es le co-inventeur du cardboard de Google. Peux-tu nous expliquer son concept et sa philosophie ?
A l’Institut culturel Google à Paris, avec Damien Henry, on a construit un casque de réalité virtuelle en carton. Le téléphone portable fait la majorité du travail. On avait juste besoin d’ajouter deux lentilles et une boîte qui donne l’impression d’être immergé. Tout le monde a adoré que ce ne soit pas un objet compliqué mais simple et désinhibant. Avec le cardboard, notre but est de démocratiser l’accès à la réalité virtuelle en la rendant abordable financièrement. Ses plans sont disponibles et ouverts, chacun peut construire le sien. Certains en ont fait en Lego, en bois, en mousse…
Quel est le potentiel de la réalité virtuelle ?
Elle est portée par le jeu vidéo. Mais on peut aussi assister à un concert de Paul McCartney. Il y a un gros potentiel de vidéo panoramique, sorte de GoPro en 360 degrés pour filmer des mariages, des chutes libres… Mais notre idée est d’utiliser cette technologie pour promouvoir l’éducation et la culture, comme visiter Versailles ou la barrière de corail en 3D. Un projet a fait découvrir à des enfants indiens le Taj Mahal.
En quoi la réalité virtuelle change notre rapport
à la culture ?
Elle permet de visiter des musées en 3D, de redécouvrir virtuellement et sans touristes les détails vertigineux d’œuvres d’art comme La Joconde que l’on ne distinguerait pas à l’œil nu. Ensuite, reste à inventer une nouvelle sorte d’art à partir de l’outil de la réalité virtuelle. propos recueillis par AL
Adrien Aumont, 31 ans, fondateur de KissKissBankBank
Il est de bon ton de dire aux enfants qu’il ne faut pas abandonner l’école à 14 ans. Pourtant, c’est ce qu’a fait Adrien Aumont, ce qui lui a laissé le temps d’être acteur, de travailler pour la télévision, la publicité ou l’industrie musicale et de constater à quel point ses terrains de prédilection sont en mutation. En 2009, il cofonde KissKissBankBank, devenu aujourd’hui le site de crowdfounding le plus couru en France. Dans la foulée, il lance avec ses petits camarades la plate-forme de prêt solidaire HelloMerci ainsi que Lendopolis, structure de financement participatif des PME françaises. DL
Michaël Peiffert et FibreTigre, 35 et 36 ans, auteurs du jeu Out There
C’est une histoire d’“âmes sœurs créatives”. Entre Michaël Peiffert, fondateur du studio lyonnais Mis-Clos après une décennie à œuvrer comme directeur artistique sur le web, et FibreTigre, ingénieur de formation et expert en fiction interactive (qui garde secret son vrai nom), l’entente a été immédiate. Elle a donné Out There, renversant hybride entre grande aventure, jeu de gestion et BD de science-fiction qui, après son succès commercial et critique sur mobile et tablette, vient de gagner une version deluxe pour ordinateur. Tout en poursuivant des projets personnels – pour FibreTigre : des jeux d’évasion “grandeur nature”, un health game, un livre dont vous êtes le héros ; pour Peiffert : l’édition d’œuvres d’autres studios –, les deux complices ont entamé la production de leur deuxième titre en commun, promis pour 2016. Jeu d’espionnage fondé sur des faits réels, La Théorie Sigma s’annonce particulièrement novateur. EH
Frédéric Bardeau, 41 ans, entrepreneur web
Lire, écrire, compter, coder. Plus que le titre de son livre, cette devise incarne l’importance que donne Frédéric Bardeau à l’apprentissage des outils numériques dans la société française. Ce Picto-Charentais a cofondé en 2013 Simplon.co, une école qui propose des formations gratuites de six mois aux personnes défavorisées ou au chômage pour leur apprendre à coder. “La programmation informatique est le levier le plus fort pour changer des destins personnels”, expliquait-il l’an passé à Libération. A l’heure où le gouvernement va lancer son projet de “grande école du numérique” en septembre, Frédéric Bardeau et son initiative sociale s’inscrivent parfaitement dans l’air du temps. “Il y a eu un alignement des planètes”, nous confie-t-il, alors que le nombre de centres de formation Simplon.co va passer de cinq aujourd’hui à “au moins quinze au mois d’octobre”. MT
Alexandre Brachet, 42 ans, producteur
A la tête d’Upian, une boîte de diffusion plurimédia indépendante, Alexandre Brachet a eu l’intuition que les nouvelles technologies allaient bousculer et révolutionner la forme du récit documentaire. Ce pionnier du web documentaire réussit son pari avec des productions journalistiques complexes et engagées, comme Gaza/Sderot qui raconte les villes palestinienne et israélienne pendant la guerre de 2008. Sa patte ? Signer des auteurs de qualité. Cette année, on lui doit le très réussi Do Not Track du Canadien Brett Gaylor qui dénonce le traçage de nos vies digitales à des fins commerciales. Avec le journaliste d’investigation David Dufresne, déjà auteur de Prison Valley, Alexandre Brachet prépare un jeu documentaire sur le foot pour l’Euro 2016. Il y sera question de mafia, de drogue et de matchs truqués. AL
Les 100 qui réinventent la culture : sélection cinéma
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