Déridée par le soleil californien, la musique de k.d. Lang gagne en rondeur et en chaleur. Lang de velours devient Lang de feu, Lang vivante. Qu’est-il arrivé à k.d. Lang ? Un violent coup de soleil californien lui aurait-il percuté la nuque ? Aurait-elle rencontré l’Amour au creux des pneumatiques atouts d’une bimbo d’Alerte à […]
Déridée par le soleil californien, la musique de k.d. Lang gagne en rondeur et en chaleur. Lang de velours devient Lang de feu, Lang vivante.
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Qu’est-il arrivé à k.d. Lang ? Un violent coup de soleil californien lui aurait-il percuté la nuque ? Aurait-elle rencontré l’Amour au creux des pneumatiques atouts d’une bimbo d’Alerte à Malibu ? Serait-elle, plus simplement, tombée dans une brocante sur un stock d’antiques vinyles des Mama’s & Papa’s, 5th Dimension, Free Design, American Spring ou n’importe quelle autre de ces crémeries vocales sixties ? En tout cas, l’emballage ne trompe pas sur la marchandise : pochette ultra solaire, titre idoine emprunté à Camus (Un invincible été), photos où les sourires enfin tailladent ce visage autrefois bêcheur de garçonne folk un peu nonne. Pour en finir avec les ombres et les tourments qui la bordaient depuis les années 80 (Shadow land), k.d.
a mis récemment les voiles direction l’endless summer californien et abandonné derrière elle les variations climatiques de son Canada natal pour une plongée dans la luxure salée des eaux claires du Pacifique.
Méconnaissable en beach-girl, avec, en guise de moniteur, un expert en vaguelette sonore (l’ingénieur du son du dernier Madonna Damian le Gassick), la voici ourlant sa voix telle une renarde des sables sur des plages gorgées de violons, jouant les ingénues alanguies sur la délicatesse bosselée d’arrangements qui lui vont parfaitement au teint, pimentant çà et là ses siestes dorées de quelques montées de chaleur bienvenues. En une chanson exubérante, Summerfling, Lang de velours devient Lang de feu, invitant nos vieilles carnes blanches et flasques à un infernal barbecue à la belle étoile. Évidemment, parti d’un tel tourbillon, l’album a ensuite tendance à marquer le pas, hésitant entre ballades filées et cruising middle of the road… Mais k.d. Lang reste une interprète remarquable, qui en fait parfois un peu trop, un genre de Tracey Thorn à laquelle on aurait greffé des cordes vocales de compétition internationale. Elle manque donc parfois de cette petite différence émotionnelle qui sépare les vraies briseuses de cœur de celles qui exhibent leurs amygdales à tout bout de chant. En équilibre précaire sur ces deux registres, un coup du bon côté (le très Bacharach Suddenly), un autre dans le luxe nouveau riche façon « sacrée soirée chez Fleetwood Mac », elle s’en tire néanmoins grâce aux bonnes vibrations qui agitent ce disque de vacances et parce qu’on a décidé envers et contre tout d’en faire la bande-son idéale d’un été tardivement éclos.
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