En strips d’une page, Simon Schwartz agence des biographies de héros oubliés. Génial.
Dans Vita obscura, le jeune auteur allemand Simon Schwartz s’est attaché à raconter les existences d’une trentaine de personnages excentriques, héroïques, marqués par le destin mais méconnus voire tombés dans l’oubli. La force de ce beau recueil tient non seulement dans le caractère hors du commun de ces hommes et de ces femmes mais aussi dans la forme de chacune des biographies.
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Systématiquement construites sous forme de strips d’une page, elles sont présentées dans un style unique et parfaitement adapté au sujet et à l’époque. Ainsi, le chantre du LSD Ken Kesey voit sa vie représentée par un soleil psychédélique, peint – comme le fameux bus des Merry Pranksters – façon Jackson Pollock. Le fils d’Ivan le Terrible, mort à 9 ans, mais dont plusieurs imposteurs tentèrent de faire croire qu’il était vivant, est dessiné sous forme d’une succession de matriochkas. La muse trash Luisa Casati devient une poupée à découper. L’existence de D. B. Cooper, détourneur d’avion qui réussit à disparaître dans la nature en parachute, est racontée sous forme de carte d’instructions de sécurité.
Des vies obscures mais passionnantes, et (re)devenues lumineuses grâce au fascinant travail de Simon Schwartz.
Vita obscura (Ici Même), traduit de l’allemand par Mathilde Ramadier, 74 pages, 19,50 €
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