Derrière l’anecdote un milliardaire signe des prolos gallois , la pop racée des Stereophonics réconcilie vigueur et rigueur. C’est parti de trois fois rien. D’une splendide petite mélodie, reléguée illico sur les étagères pour cause de médiatisation poids lourd. Rien à secouer qu’un milliardaire se paie une danseuse. Mais on revenait sans cesse au […]
Derrière l’anecdote un milliardaire signe des prolos gallois , la pop racée des Stereophonics réconcilie vigueur et rigueur.
C’est parti de trois fois rien. D’une splendide petite mélodie, reléguée illico sur les étagères pour cause de médiatisation poids lourd. Rien à secouer qu’un milliardaire se paie une danseuse. Mais on revenait sans cesse au single More life in a tramps vest, jusqu’à ne plus pouvoir s’en séparer. La première signature de Richard Branson sur son label V2 nous tenait. Et les Stereophonics dans tout ça ? L’année prochaine, au lieu de miser votre été sur Saint-Aygulf ou Les Sables-d’Olonne, changez donc de littoral pour Aberystwyth ou Pembroke. Vous comprendrez sur le(s) champ(s) qu’il faut autre chose que les picaillons d’un mécène mélomane pour que les gosses de là-bas commencent à croire au père Noël. Originaire de cet Ouest britannique sacrifié, le trio démarre donc dans la vie avec plus de pugnacité et de crédibilité bitumeuse que de parrainage doré et de plans de carrière. On s’étonnera moins alors de plier comme des roseaux sous le joug de leur pop libre, rugueuse et mélancolique à la fois, adulte et encore verte, décontractée et méfiante comme une bande de poulbots.
Si l’encombrante comparaison avec Oasis, à maintes reprises ébauchée, ne s’impose pas, il faudra néanmoins trouver dans un parallèle des origines prolo un début de piste commune. Cinq têtes à claques d’un côté, trois garçons charmants de l’autre : les deux groupes ne se ressemblent pas, mais des mêmes vicissitudes de l’adolescence naît un chapelet d’atouts comparables, l’usage d’un swing filigrané et la fausse innocence de mélodies insidieuses notamment. Une fois la confiance votée, il fallait encore un album pour valider l’adoption. Une charge dont Word gets around s’acquitte sans fléchir. A la nonchalance mancunienne, citadine, les Gallois opposent une vivacité plus rurale. Naturelle. Jusqu’à flirter avec le folklore onirique sur l’inaugural A Thousand trees. Mais Stereophonics n’est pas Big Country et Looks like Chaplin repose déjà ses pieds sur le sol ferme. En perpétuelle opposition, la guitare volontiers bourrue et la voix joliment granuleuse de Kelly Jones enchaînent dès lors une série de duels fratricides sans vaincu, pour redonner souffle et vigueur à cette pop. Capables de dessiner une sorte de réminiscence serrée et ébarbée des Stone Roses, des Manic Street Preachers ou des premiers croquis de U2 à l’instar de ce que Jam construisit avec des scories du British Boom , les plus costauds Local boy in the photograph, Check my eyelids for holes ou Last of the big time drinkers confirment ici la force de caractère des premiers jets et parlent déjà d’avenir solide. Même pendant les trêves et les accès d’humeur grise Traffic ou Billy Davey’s daughter en guise de balades respiratoires , les Stereophonics cultivent cette franchise altière qui donne envie de les suivre. Pour croire au bleu quand le panorama se bouche. Pour le goût du vrai. Pour un surcroît de vie. More life…
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