Chaque semaine, le meilleur des expositions d’art contemporain, à Paris et en province.
Justin Lieberman
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Mon travail est un lieu où le capitalisme vient pour mourir », affirme avec un certain aplomb mais aussi beaucoup de dérision l’artiste new-yorkais Justin Lieberman, 37 ans. Au Confort Moderne, il déploie sur 1000 m2 une production éclectique qui passe au peigne fin les errances de la culture américaine, mais aussi les leurres de l’économie de production des artistes, et leur relation parfois ambiguë au marché. L’exposition, qui s’intitule Je t’Empire, un titre qui dit bien la logique appropriationniste de l’artiste, est la première orchestrée par la nouvelle curatrice du Confort Moderne, Jill Gasparina.
« Je t’Empire » de Justin Lieberman, du 5 juin au 23 août au Confort Moderne à Poitiers
Neil Beloufa
A 30 ans seulement, Neil Beloufa, nominé au prochain prix Prix Marcel Duchamp, s’est imposé comme l’un des artistes français les plus en vue de sa génération. A mi chemin entre l’installation et la vidéo, ses œuvres déconstruisent les conventions filmiques, et mettent à mal la frontière entre réel et fiction, objet et sujet. Tout circule et se transforme, chez Neil Beloufa, dans un circuit organique qui broie et brouille tant les matériaux que les sources. Cette déhiérarchisation, qu’il qualifie lui-même de tuning, connote l’école Californienne, où il a étudié à la prestigieuse école d’art CalArts. Elle lui permet aussi de livrer une mise en scène fine de la culture pop et mainstream dans laquelle nous somme immergés. A travers l’inclusion d’écrans, mégot ou autres ventilateurs de bureau, récurrents dans son vocabulaire, c’est au final de tout le circuit de l’économie néolibérale qu’il nous entretient. Le titre de l’expo ? Celui-là même : Néolibéral.
« Neoliberal » de Neil Beloufa, du 6 juin au 18 juillet à la galerie Balice Hertling à Paris
« Alfred Jarry Archipelago »
Le Père Ubu entame sa tournée par Quimper et le centre d’art Le Quartier avant de rallier à l’automne la Ferme du Buisson. Excellente idée que ce safari Jarry, qui avec le concours d’une douzaine d’artistes (de Pauline Curnier Jardin à Benjamin Seror par Julien Bismuth ou Roee Rosen) fait du poète, dramaturge et inventeur de la pataphysique à la fin du 19ème siècle, un curseur pour revisiter la question du savoir, de la performance et du politique à travers la question coloniale. « Convoquant de la sorte la figure de Jarry comme commissaire posthume, Alfred Jarry Archipelago se compose d’un chapelet d’îlots matérialisant l’univers de divers artistes pour esquisser une vision résolument subjective de son héritage », expliquent les commissaires Keren Detton et Julie Pellegrin en préambule de cet acte I sous-titré La Valse des Pantins.
« Alfred Jarry Archipelago : La valse des pantins – Acte I », du 5 juin au 30 août au Quartier Centre d’art contemporain de Quimper
Laura Aldridge, Cécile Paris, Luis Ernesto Arocha, Guillaume Pellay
Installé dans un ancien site industriel à Brest, le centre d’art Passerelle déploie ses expos sur plus de 4000m2. La spécialité de ce lieu, attaché au dialogue entre les disciplines ? Celle du genre de la monographie. La nouvelle saison estivale sera donc l’occasion de reconduire la recette quatre-en-un qui a fait ses preuves : au programme, des installations in situ mêlant textile et céramique (Laura Aldridge), une traversée de l’espace urbain en se laissant conduire par l’image et le son (Cécile Paris), la découverte d’un cinéaste proche de la Factory et de Warhol qui explorera le thème du carnaval (Luis Ernesto Arocha) et enfin le travail pictural d’un jeune artiste né à Brest dans le cadre de la résidence qu’il a effectuée au Centre Passerelle (Guillauùe Pellay).
Laura Aldridge, Cécile Paris, Luis Ernesto Arocha, Guillaume Pellay du 6 juin au 29 septembre au CAC Passerelle à Brest
« Les clefs d’une passion » (colloque)
Le geste est courageux. A son ouverture en octobre dernier, la Fondation Louis Vuitton n’avait pas manqué de créer la polémique autour de l’imbrication entre les affaires et l’art. Quelques mois après, la Fondation organise un colloque international qui entend faire le point sur les nouveaux enjeux et acteurs de l’art contemporain, alors que le monde de l’art connait depuis une quinzaine d’année une mutation profonde – dont la mise en question des financements privés est l’une des modalités, mais loin d’être la seule. Ainsi, à travers trois colloques répartis sur deux journées, les 12 et 13 juins, seront abordés les points suivants : Quels sont les enjeux d’une collection muséale – publique ou privée – aujourd’hui ? Qui fait désormais l’histoire de l’art ? Quel est l’impact de l’intrusion du marché ? Le programme est ambitieux, et les intervenants prestigieux : on retrouvera, entres autres, Bernard Blistène directeur du Centre Pompidou, Paris Chris Dercon, directeur de la Tate Modern, Londres, Nancy Spector, conservatrice au Guggenheim, New York, mais aussi Patricia Falguières, historienne de l’art et professeure à l’EHESS à Paris ou encore Jean-Pierre Criqui, historien de l’art et critique rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d’art moderne.
« Les clefs d’une passion » (colloque) à la Fondation Louis Vuitton à Paris
Vendredi 12 juin 2015 – 15h-18h : « Enjeux d’une collection muséale – publique ou privée – aujourd’hui ? »
Samedi 13 juin 2015 – 10h-13h : « Qui fait désormais l’histoire de l’art ? » 15h-18h : « Quel est l’impact de l’intrusion du marché ? »
{"type":"Banniere-Basse"}