On avait envie de secouer Salad : Marijne, sa chanteuse batave (batavia ?), agace régulièrement sur MTV minauderies, sourires faux-derches, commentaires neuneu et son groupe décevait régulièrement, asservi à des influences grossièrement camouflées. Pourtant, sur quelques chansons, cet espoir : Salad pouvait aussi pousser à l’état sauvage, loin des semis rectilignes et propres. […]
On avait envie de secouer Salad : Marijne, sa chanteuse batave (batavia ?), agace régulièrement sur MTV minauderies, sourires faux-derches, commentaires neuneu et son groupe décevait régulièrement, asservi à des influences grossièrement camouflées. Pourtant, sur quelques chansons, cet espoir : Salad pouvait aussi pousser à l’état sauvage, loin des semis rectilignes et propres. Drink me confirme cette crise d’indépendance d’un groupe enfin propriétaire de sa propre furie, totalement dégagé de ses emprunts : au pire, il évoque des Pretenders élégants et minces. Au mieux, Salad vient pousser sans complexe dans les plates-bandes de PJ Harvey. Un album plantureux et intrigant, où seule la voix reste imperturbable et garce, sautillante quand même les guitares s’embarquent dans de vastes tourbillons. Ce sont elles qui rendent Drink me si buvable : des guitares déjà admirées chez les Auteurs le même Phil Vinall produit , stridentes, crâneuses, racées. Des guitares qui cabriolent sans oeillères ça change d’Elastica , capables de romantisme acoustique (Insomnia) comme de la plus sourde violence, par montées de fièvre, sans un larsen inutile. Des guitares qui ouvrent une voie royale au chant mutin de Marijne sur un Motorbike to heaven qu’on prend les yeux fermés, tous les matins.
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