Alors que leur deuxième ep cartonne sur internet, le duo électronique Møme sort son tout premier clip en exclu ici. L’occasion de se demander qui se cache derrière ce jeune projet français.
Le « o » barré, signe du cool ? Après The Dø, Trentmøller ou Mø, voici le petit nouveau, Møme. Né à Nice il y a un peu plus d’un an et avec deux ep au compteur (Eclipse, et maintenant Cosmopolitan), le projet de chillwave – dans la lignée de Fakear – est mené par le désormais Parisien Jérémy Souillart, accompagné d’Axel Brethes. Ensemble, ils dévoilent leur premier clip pour Cyclope, morceau improvisé en deux heures tant il leur semblait évident. Le clip reprend l’image de l’addiction présent dans le nom de leur label, DDM – pour Dealer de Musique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Pirouettes
Avant Møme, Jérémy faisait déjà de la musique : passé par le conservatoire de Nice – qui a vu défiler les membres de Griefjoy ou d’Hyphen Hyphen – le jeune multi-instrumentiste commence sa carrière dans un groupe de rock. « Et puis, il y a deux ans, ça a commencé à ne plus m’aller d’être guitariste dans un groupe, explique Jérémy. C’était le moment où Soundcloud s’est généralisé. J’ai découvert des artistes de Future Classic (label indé fondé en 2004 à Sydney qui a publié Flume, Flight Facilities ou encore Chet Faker – ndlr) qui m’ont donné envie de faire autre chose. » Au même moment, il rencontre le DJ Axel Brethes (The Bizarboys sur la toile). Ils décident alors de former un duo qui ferait la synthèse du passé instrumental de Jérémy et de la culture club d’Axel.
En Janvier 2014, Møme est mis à flot. Le son se veut accessible, insouciant (leur nom est une référence évidente à l’enfance), en se réappropriant leurs influences australiennes. Leur second ep, Cosmopolitan, est ultra efficace : chacun des cinq morceaux superpose de joyeuses pirouettes de samples, de voix pitchées (sur Childhood et Hangover) et de synthés détunés, comme si les notes titubaient (« Ce son fait partie de l’identité de Møme, ça donne un côté un peu bancal, un peu faux, j’aime beaucoup »).
Des cordes et des machines
Tremplin à la création, l’électronique de la génération Soundcloud intègre toutefois la tendance à en faire trop, à superposer les samples et les effets jusqu’à plus soif. Venant du rock, Jeremy a donc dû faire preuve d’une nouvelle rigueur lors de la composition :
« C’est bien plus long de composer un morceau d’électro que de rock. En plus d’enregistrer les samples, il faut les retravailler. Et l’électro te donne tellement plus de possibilités… C’est automatiquement une musique plus riche que celle d’une formation avec une basse, une batterie et une guitare. »
Mais une fois sur scène, leur musique se défait des machines pour devenir plus organique : « En live, on est plutôt musiciens que DJ », résume Jérémy. Sans mépris ni pour l’un ni pour l’autre, le jeu est de faire naître un échange entre une culture instrumentale et une autre, plus électronique, qui puisse nourrir et gonfler leur musique.
C’est sans doute cette complémentarité qui les a empêchés de se noyer dans la galaxie Soundcloud et de n’être qu’un nom perdu dans un flot continu d’artistes non signés, amateurs de bidouille qui, souvent, ne sont bons qu’à servir de fond sonore. Rares sont les moments où, comme c’est le cas avec Møme, on lève la tête pour regarder vers l’avenir.
Concert le 13 juin à Paris (Divan du Monde)
{"type":"Banniere-Basse"}