Trône de fer, jeux de pouvoir et dragons : “Game of Thrones” est de retour pour une nouvelle saison. Chaque semaine, nous faisons le point sur le dernier épisode diffusé.
Game of Thrones et les scènes de viol. Les scènes de viol et Game of Thrones. Le débat est une nouvelle fois relancé avec ce sixième épisode de la série, à la fin duquel la jeune Sansa est agressée sexuellement par son nouveau mari, le sadique Ramsay Bolton. La cruauté de cette séquence est sans nom : l’image, trop insoutenable, est rapidement remplacée par l’unique son des cris de la jeune femme, sur lesquels viennent s’apposer le carton noir avec les crédits de fin. A l’autre bout de la pièce, Theon Greyjoy, l’ami d’enfance de Sansa, est forcé d’observer la scène sans pouvoir agir.
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Immédiatement, les fans de la série se sont émus sur les réseaux sociaux de la dureté de cette scène, ainsi que de sa particularité : elle ne figure absolument pas dans les livres. Si le programme suivait à la lettre les péripéties des livres, Sansa n’apparaîtrait que très peu à l’écran. Elle n’est ainsi pas mariée à Ramsay et n’est pas victime de ce viol. A l’heure où la réactions des fans sur internet ne peut être ignorée de ceux qui créent leur objet de fascination, l’auteur de la saga George R. R. Martin s’est senti obligé de leur répondre dans un post de blog, affirmant que “la série est la série, les livres sont les livres ; ce sont deux manières différentes de raconter la même histoire”.
Des personnages martyrisés à outrance
Ce n’est en effet pas la première fois que le programme télévisé emprunte un chemin différent des livres. Mais cette fois, les téléspectateurs se sont montrés plus véhéments car cette scène fait écho à une autre séquence, diffusée il y a un an sur HBO, qui avait aussi fait polémique. Cersei se faisait agresser par son frère Jaimie, dans une scène plus qu’ambiguë où le caractère forcé de la relation sexuelle n’était pas explicite pour tous les téléspectateurs. A l’époque, déjà, les fans des livres de George R. R. Martin avait souligné que, dans les romans, Cersei était consentante. Certains parlaient alors de viol gratuit, rajouté uniquement pour donner dans la provocation.
Les deux cas sont pourtant assez différents, et la comparaison, bien que facile en apparence, est contestable. Le viol de Sansa dans cet épisode est clairement représenté comme tel, sans une once d’incertitude sur le caractère criminel de l’acte de Ramsay Bolton. Bien qu’elle n’existe pas dans les livres, cette scène était au mieux attendue, au pire crainte. Qu’elle soit choquante est évident mais n’est pas incohérent ; Game of Thrones a toujours martyrisé ses personnages à outrance, leur faisant subir les pires tortures (rappelons-nous de l’état de Theon Greyjoy et des scènes avec Bolton, à la limite du soutenable).
Le combat de la reine mère pour garder son « trône »
A l’inverse, faire subir une telle violence à Sansa ne fait que l’inscrire dans la tradition qui veut qu’aucun personnage de la série n’est intouchable, ou même en sécurité. Tous comptes faits, cette violente scène vient même relever un épisode sinon plutôt bancal, dans lequel on vient à penser que Jaimie et Tyrion ont été laissés à l’abandon par les scénaristes, condamnés à enchaîner les intrigues aussi plates que chronophages.
Seule Lannister à sortir du lot, Cersei se montre toujours plus calculatrice et parvient à mettre en danger celle que l’on pensait (naïvement) inatteignable, la nouvelle reine Margaery Tyrell, en la forçant subtilement à mentir sous serment pour la faire arrêter avec son frère, accusé d’homosexualité. Bien décidée à garder l’emprise sur le jeune roi Tommen, Cersei a trouvé dans le groupe de religieux très pratiquants des « Moineaux » des alliés de taille. Tant que ceux-ci ne découvrent pas son propre péché incestueux, qui pourrait ressortir et venir contrecarrer les plans de la reine mère.
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