Réservez : Spectacles à ne pas manquer

Attention chef-d’œuvre… On s’en veut d’être aussi péremptoire, mais comment retenir autrement  les vagues d’émotion que soulève le souvenir de Nelken de Pina Bausch découvert en ce même Théâtre de la Ville en 1989, revu l’année suivante et programmé cette année hors les murs, quoique juste en face, au Théâtre du Châtelet ? Nelken et son plateau piqué d’œillets roses sont de retour du 12 au 16 mai avec la troupe du Tanztheater de Wuppertal, la troupe de cascadeurs et sa meute de chiens-loups.

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A l’inoubliable traversée du plateau en tutu et grands jetés de Dominique Mercy apostrophant la salle de ses “Qu’est-ce que vous voulez voir ? C’est ça que vous voulez voir ?”, on répondra juste : “Oui, c’est ça qu’on voulait voir, qu’on veut toujours revoir.” On est comblés et même doublement, puisque le Tanztheater présente un deuxième spectacle la semaine suivante au théâtre de la Ville (du 21 au 30 mai) : Pour les enfants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, créée en 2002 et déjà présentée à Paris l’année suivante. Des jeux d’enfants, on touche là la quintessence de l’art de Pina Bausch…

Au Théâtre de l’Odéon (du 15 mai au 27 juin), la reprise le soir des Fausses confidences de Marivaux dans la mise en scène de Luc Bondy se double, dans la journée, du tournage de la pièce dans l’ensemble du théâtre pour un film commandé par Arte. Un spectacle formidable où l’amour fait subir tous les outrages aux convenances bourgeoises et au pouvoir de l’argent, interprété par Isabelle Huppert, Louis Garrel, Bulle Ogier… (voir la rencontre avec Bulle Ogier sur le site Premium des Inrocks et l’article de Fabienne Arvers et Patrick Sourd dans le n° 1015 des Inrockuptibles).

Au Volcan du Havre qui vient de rouvrir ses portes après travaux, on retrouve Shiro Takatani, membre fondateur du collectif japonais Dumb Type en 1984 et qui travaille désormais en solo, avec une création ST/LL, sur une musique de Ryuichi Sakamoto, Marihiko Hara et Takuya Minami (les 12 et 13 mai). Une création visuelle et musicale dans laquelle Shiro Takatani s’inspire de l’éphémère pour y planter le cadre de sa représentation : “Still : inter-instants. Plus fugace que la narration, plus infini que le futur ou le passé. Le temps défie toutes notions de micromesure. La danse/valse des électrons au sein de toute chose demeure insensiblement autre. Des ombres réelles projetées sur un temps imaginé. Des ombres imaginées projetées sur un espace réel. L’art ou la science seront-ils jamais capables de transcrire ce monde-sablier, ces grains de sable qui s’effritent au moindre changement ?”

Livexperience, annonce le Ballet de Lorraine en provoquant la rencontre entre William Forsythe et le tandem François Chaignaud/Cecilia Bengolea (du 12 au 14 mai). Au programme, Steptext, pièce emblématique de William Forsythe, entré au répertoire du Ballet de Lorraine en 2009, accompagné de Duo qui, lui, entre cette année au répertoire du Ballet. De leur côté, François Chaignaud et Cecilia Bengolea présentent Another Look at Harmony de Philip Glass, interprété par le chœur de l’Opéra … transformé en danseurs pour l’occasion.