Avec cet album plantureux, le duo californien nous entraîne dans une ample et troublante traversée sonore qui agit délicieusement sur la conscience.
Duo à la scène et couple à la ville, Aaron Coyes et Indra Dunis bricolent de la musique ensemble depuis une dizaine d’années. Evoluant à proximité immédiate d’autres doux duos tels que Glass Candy, Beach House et Air, ils distillent une entêtante mixture sonore, faite d’electro vaporeuse, de pop rêveuse, de disco alanguie et de dub lunaire – une mixture dont la voix suave et enjôleuse d’Indra Dunis, comme en apesanteur, accroît encore le pouvoir de séduction.
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Après plusieurs enregistrements restés confidentiels, ils ont décroché le numéro gagnant avec 936, album superbe qui leur a apporté une large reconnaissance en 2011. Ils sortent à présent leur nouvel album via leur propre label, Two Flower Records, monté à l’origine pour rééditer 936 et piloté dans le plus pur esprit do it yourself. Succédant au lp 4-titres Little Flower, sur lequel figure notamment la chanson éponyme avec Chloë Sevigny au chant, ce nouvel album porte un titre plutôt prometteur : The Fifth State of Consciousness – soit “le cinquième état de conscience”, pas moins. Voilà qui présage d’une belle expérience cosmique avec possible lévitation transcendantale au cours du trip – d’autant plus qu’il s’agit d’un double album, contenant douze morceaux pour une durée totale de près de quatre-vingts minutes. Ça laisse du temps pour planer…
De fait, sans aller jusqu’à parler d’extase sidérale, l’on éprouve beaucoup de plaisir à effectuer cette longue traversée et à écouter ces étranges ballades sensuelles aux légers relents psychédéliques, se déployant et se réverbérant dans l’espace avec autant de nonchalance que d’élégance. Everytime I See the Light, In My Disguise, Put down Your Guns et Sweetness Isn’t Far Away comptent parmi les plus troublantes. Attention : l’ensemble peut avoir de délicieux mais irrémédiables effets sur la conscience.
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