Cody Wilson a un projet : permettre à n’importe qui d’imprimer, chez lui, une arme à feu. Oui, vous avez bien lu.
Les imprimantes 3D ne sont pas encore des machines à la portée de tous. Entre le coût et la lenteur du processus, ce n’est pas pour tout de suite. Mais ça pourrait devenir une réalité un de ces jours, vu ce qui se développe déjà autour de cette technologie. Dernier projet taré en date ? Celui d’imprimer des armes à feu, sur une imprimante qui coûte moins de 1 000 $, la RepRap.
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Cody Wilson est américain, et aussi le cofondateur et le porte-parole de Defense Distributed, Comme pas mal de ses compatriotes, il aime les armes et la liberté d’entreprendre. Sa particularité, c’est qu’il allie effrontément les deux : il veut lancer les tests du premier flingue entièrement imprimable en 3D d’ici à la fin de l’année. Une arme, une vraie, avec « une capacité de mortalité garantie », car « ce n’est pas vraiment une arme si ça ne menace pas de tuer quelqu’un ».
Un projet qui n’inquiète pas outre-mesure les autorités américaines
Tout est prêt pour la fabrication de cette « Wiki weapon », dont les plans sont crowd-sourcés. Ne manque que la licence fédérale d’armes à feu, le permis qui leur est nécessaire pour pouvoir légalement fabriquer des armes aux Etats-Unis.
Un permis qui n’est qu’une précaution, en théorie. Cody, étudiant en deuxième année de droit, a raison quand il dit que « c’est l’Amérique, je n’ai rien à enregistrer » : d’après Dave Kopel, de l’Independence Institute, il est légal de créer des armes à feu chez soi, tant que l’on ne les vend pas, ni ne les partage ou les échange, ce qui rend finalement assez superflu l’autorisation demandée par Defense Distributed. La pratique a toujours été courante aux Etats-Unis, historiquement parlant, et les autorités américaines ne se sont pas vraiment inquiétées de ce projet, ne serait-ce que parce que personne ne sait s’il est vraiment illégal, ni quelles lois il violerait. Mais Stratasys, la boîte qui fabrique les imprimantes utilisées par ces grands malades, a publiquement dit que cette utilisation sans permis violait les lois fédérales, et que l’entreprise ne pouvait tolérer des usages illégaux de ses machines. D’où un coup de projecteur embarrassant sur Defense Distributed.
Du coup, Cody a donc décidé d’entreprendre toutes les démarches pour ne pas avoir d’ennuis légaux. Les statuts de Defense Distributed sont assez édifiants quand on sait qu’elle est enregistrée auprès de l’IRS en tant qu’organisation à but non lucratif puisqu’elle vise à la publication de textes d’intérêt public. On parle bien de la distribution gratuite en ligne de plans pour imprimer une arme à feu chez soi, et non, ce n’est pas une blague, alors même que la suite du plan, clairement évoquée, prévoit de pouvoir imprimer des machine guns dont on voit mal le rapport avec la main invisible.
Entre les administrations américaines qui ferment les yeux sur les potentialités assez gores de cette technologie, et la question de ce qui va se passer si vous utilisez les plans pour imprimer une arme en France, on est déjà assez inquiet.
Et bien on peut l’être plus, parce que le but – assumé – de Cody, c’est bien de contourner les barrières de régulations du port d’armes :
« C’est une des idées de la révolution américaine que chaque citoyen puisse posséder des armes (…). C’est vraiment un moyen de baisser la barrière d’accès aux armes. »
Pour l’instant, il est bien parti pour y arriver. Et après lui le déluge.
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