Surtout ne pas se laisser décourager par un nom (Porteur de badge) qui fait craindre une pesante leçon de choses politiques. Les déglingués lurons de Badgewearer sont marxistes, mais tendance Groucho : inutile de payer sa cotisation avant d’écouter Nowness. Résister, une fois la dose injectée, à la tentation de devenir pilier du fan-club ressemble […]
Surtout ne pas se laisser décourager par un nom (Porteur de badge) qui fait craindre une pesante leçon de choses politiques. Les déglingués lurons de Badgewearer sont marxistes, mais tendance Groucho : inutile de payer sa cotisation avant d’écouter Nowness. Résister, une fois la dose injectée, à la tentation de devenir pilier du fan-club ressemble de près à un supplice surhumain. Adoubé par Fugazi qui les a conviés à tourner avec eux, ce gang d’agités du local de répétitions vient d’Ecosse qui conforte de tonitruante manière sa place de terre d’exil privilégiée en 97, après les chocs délivrés par Arab Strap et Mogwai et s’apparente à un cousin de Guided By Voices, en beaucoup plus azimuté encore. Se plaçant au confluent de multiples influences, embarquant l’énergie punk sur les tapis volants d’Orient, n’hésitant pas à verser une copieuse goutte de rock qui fait déborder le jazz, Badgewearer propose l’illustration optimale d’une fusion musicale, à des années-lumière du brouet généralement servi sous cette appellation par des criminels patentés. Et si ce groupe constamment imprévisible peut se prévaloir d’un art consommé de la destructuration, il n’en relègue pas pour autant les mélodies au rayon des vétustés sans intérêt. Les deux morceaux en ouverture ou True if destroyed en apportent la preuve (très) sonnante et trébuchante.
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