Un roman d’apprentissage dans l’Afrique des seventies.
Retour éternel au pays natal. Dans son nouveau roman, comme dans Demain j’aurai 20 ans (2010) ou Lumières de Pointe-Noire (2013), l’écrivain Alain Mabanckou, enseignant en Californie et finaliste du Man Booker International Prize, revient aux origines, à ce Congo qui l’a vu naître et dont il conte l’histoire de livre en livre. Avec Petit Piment, Mabanckou aborde cette fois le chapitre de la révolution socialiste à la fin des années 60.
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Du jour au lendemain, Petit Piment, jeune garçon qui ne porte pas encore ce sobriquet mais “le nom le plus kilométrique de l’orphelinat de Loango”, voit disparaître le prêtre qu’il aimait tant et la femme de ménage qui veillait sur lui. Il fugue de l’institution avec les jumeaux terribles Songi-Songi et Tala-Tala, devient leur “adjoint”, un petit voleur qui traîne avec des éclopés et se nourrit de viande de chat. Jusqu’à ce qu’il tombe sur Maman Fiat 500, une maquerelle au grand cœur.
Quand elle disparaît à son tour, Petit Piment perd la raison. Roman initiatique et politique inspiré à Mabanckou par un vrai vagabond rencontré à Pointe-Noire, Petit Piment charme par sa langue épicée dépourvue de naïveté et par ses personnages de putes zaïroises au “derrière tracé sans hésitation au compas”, par ses errants fêlés et magnifiques. C’est Oliver Twist dans l’Afrique seventies.
Petit Piment (Seuil), 288 pages, 18,50 €
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