Cette photo d’un jeune homme distrait par une jeune femme, sous le regard de sa petite amie scandalisée, a fait le tour du monde sous la forme de mèmes métaphoriques. Son auteur a découvert récemment ce qu’était un mème.
Vous êtes forcément tombé sur ce cliché au cours de l’été dans les méandres d’internet. On y voit un jeune homme se retourner ostensiblement au passage d’une jeune femme à robe rouge, sous le regard outré de sa petite amie, qu’il tient par la main. Cette photo, clairement mise en scène, a été détournée des milliers de fois par de facétieux internautes, qui se sont servi de ce trio pour exprimer de multiples métaphores. En général, l’homme distrait nous représente, la femme qui passe représente ce qui nous attire, et la petite amie, la voie de la raison.
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— Omar Essam Lhc (@OmarEssamLhc) August 19, 2017
« Je ne savais même pas ce qu’était un mème jusqu’à il y a peu »
El Pais a pu contacter son auteur. Il s’agit d’un photographe de 45 ans originaire de Barcelone : Antonio Guillem. La photo en question a été prise en 2015 à Gérone, pour une banque d’images (dans son cas, iStock ou Shutterstock). Pour la réaliser, Antonio Guillem a travaillé avec des mannequins qu’il connaît depuis longtemps. Avant de devenir virale, elle n’avait été téléchargée seulement que 1500 fois. Et son auteur a été très surpris de découvrir sa seconde vie :
« Je n’ai jamais cru qu’elle atteindrait une telle popularité. En réalité, je ne savais même pas ce qu’était un mème jusqu’à il y a peu », confie-t-il.
Selon El Pais, qui se base sur l’encyclopédie en ligne KnowYourMeme, le premier détournement de cette photo censée représenter l’infidélité date de janvier 2017, sur une page Facebook dédiée au rock progressif. Il se moquait de Phil Collins, qui a délaissé le rock progressif pour la pop :
« Ces mèmes ne nous ont pas fait gagner un centime »
L’auteur de ce premier mème, de nationalité turque, affirme avoir trouvé la photo sur une page Facebook traitant de politique turque, mais impossible de retrouver sa première occurrence. Depuis, les internautes ont en tout cas rivalisé d’imagination pour inventer des situations toutes les drôles que les autres.
Même si Antonio Guillem ne gagne rien sur ces utilisations sauvages de son cliché, il ne s’en formalise pas plus, tant que les internautes ne dépassent pas certains bornes :
« Ces mèmes ne nous ont pas fait gagner un centime, car la plupart d’entre eux n’ont pas téléchargé la photo légalement depuis une banque d’images. Cela ne m’inquiète pas, car la plupart des gens se servent de cette image pour s’amuser. Ce qui m’inquiète, et que je n’autoriserai pas, c’est que l’on puisse l’utiliser d’une façon qui soit néfaste pour les mannequins photographiés ou pour moi », affirme-t-il.
Il raconte aussi à El Pais que sur le moment, il a été difficile de réaliser la scène avec les mannequins, parce que « la situation créait beaucoup de moment amusants, et il y en avait presque toujours un qui riait ». Ironiquement, les internautes non plus, ne parviennent pas à garder leur sérieux face au résultat.
— leon (@leyawn) August 22, 2017
https://twitter.com/riverphioenix/status/900801430369558528
La 4ème de couv de La révolte des premiers de la classe en mème "Distracted Boyfriend" [contexte => https://t.co/hokuWVZjIr] pic.twitter.com/T6hfft4aoY
— Jean-Laurent Cassely (@jlcassely) August 29, 2017
The true life story of the #DistractedBoyfriend meme — JB via @WIRED https://t.co/yAuc0uLF2e pic.twitter.com/SefC3uomoF
— CFOX (@CFOXvan) August 30, 2017
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