Derrière ce titre qui semble annoncer un refuge, une respiration, une aire de repos, se cache un album nettement plus cyclothymique et inquiet que le précédent. Davantage attiré par les extrêmes, tour à tour intimiste ou épique, Sigur Rós s’essaie autant à apprivoiser le silence qu’à dompter le vacarme ? notamment dans une seconde partie […]
Derrière ce titre qui semble annoncer un refuge, une respiration, une aire de repos, se cache un album nettement plus cyclothymique et inquiet que le précédent. Davantage attiré par les extrêmes, tour à tour intimiste ou épique, Sigur Rós s’essaie autant à apprivoiser le silence qu’à dompter le vacarme ? notamment dans une seconde partie qui, par d’imprévisibles décharges de décibels, libère toute la tension accumulée dans les premières chansons. Surtout, les huit titres, dont la durée oscille entre six et treize minutes, révèlent une écriture à la fois plus assurée et intrépide, débarrassée des quelques naïvetés qui encombraient Agætis Byrjún. En s’éparpillant volontairement depuis deux ans (voir les musiques du film Angels of the Universe et l’oratorio Odin’s Raven Magic composés avec le vieux sorcier Hilmar Orn Hilmarrson), Sigur Rós a brisé les derniers fers qui l’entravaient.
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Ce désir d’absolu trouve cette fois-ci l’une de ses applications les plus radicales : le nouvel album ne comporte aucun titre de morceau, aucun crédit, aucun bla-bla inutile. Quant à la voix entre deux sexes de Jónsi, plus que jamais utilisée comme pigment sonore, elle s’enfonce dans un brouillard phonétique délibérément opaque, qui confine à l’abstraction sans jamais nuire à la vérité sensuelle et émotionnelle de la musique.
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