Le leader du groupe canadien ne cache pas sa déception alors que la plateforme de streaming de Jay Z n’est pas parvenue à s’imposer sur le marché. Selon lui, les majors auraient contraint le service à fixer un coût dissuasif.
Ce n’est un secret pour personne, le service de streaming Tidal lancé en avril est loin d’être un succès. Parmi les premiers déçus, le leader d’Arcade Fire, Win Butler, alors qu’il fait parti du groupe d’artistes qui a suivi Jay Z dans l’expérience. Évoquant la situation de Tidal dans une interview avec The Independent, le Canadien n’a en effet pas caché son amertume :
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“Aucun des artistes ne savait comment aller fonctionner les relations publiques. C’était un lancement très mal géré. Ce qui nous plaisait c’était surtout le concept de streaming en HD.”
Pour Win Butler il est évident que le coût mensuel de la plateforme, fixé à 20$ et donc loin de défier toute concurrence, est la cause pincipale de l’échec de Tidal. Le concept de la musique en “HD” pour deux fois plus cher n’a pas convaincu les adeptes du streaming qui lui préfèrent Spotify. Surtout, Tidal a fait ses débuts au moment même des fameux trois mois d’essais gratuits proposés par Apple Music, autre nouveauté de l’année sur le marché. Mais qui a donc imaginé la stratégie de Tidal ? Win Butler ne pense pas que la responsabilité doit être imputée à Jay Z et son équipe, au contraire :
“Les maisons de disques ont obligé Tidal de fixer son prix mensuel à 20$. Elles ont ainsi ruiné leur propre business dans tous ses aspects. A de nombreuses occasions elles avaient les cartes en main pour faire marcher leur business et elles n’ont fait que le détruire. C’est pour cela que nous [Arcade Fire] n’avons eu aucun intérêt à signer un contrat avec l’une d’entre elles, elles sont complètement ignorantes sur le sujet.”
Cependant le Canadien ne regrette pas pour autant de s’être investi dans le projet, qui lui semblait pertinent :
“Cela aurait été stupide, par peur d’être embarrassé, de ne pas au moins venir s’asseoir autour d’une table avec Jay Z, Kanye et Daft Punk et de parler d’art et de musique, et de comment cela doit être distribué.”
L’avenir de Tidal ne s’annonce pas plus reluisant, et tout porterait à croire que Jay Z qui a évidemment perdu beaucoup d’argent dans le service soit déjà prêt à lâcher l’affaire. En attendant, la plateforme au départ consacrée au streaming ne sait plus trop où donner de la tête et tente de s’appuyer sur une toute autre fonction : le merchandising. Il est ainsi possible d’acheter le nouvel album de la star Prince format CD via Tidal (pour bien plus cher que partout ailleurs évidemment). Pas sûr que cela suffise à la rentabiliser.
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