Si le dernier livre de Norman Finkelstein fait scandale, c?est qu?il touche un sujet très sensible.
Dans L’Industrie de l’Holocauste, il dénonce en effet l’instrumentalisation politique et l’exploitation financière de la souffrance des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, principalement par l’Etat d’Israël et la communauté juive américaine. Pour le sociologue américain (dont les parents ont été déportés), ce système idéologique repose sur deux dogmes centraux : le 1er étant que l’Holocauste constitue un événement historique indiscutablement unique, le 2e qu’il représente le point culminant de la haine irrationnelle et éternelle contre les Juifs. Des dogmes qui légitimeraient ainsi la politique d’Israël comme réaction à une perpétuelle menace d’anéantissement, toutes ses méthodes relevant alors de l’autodéfense légitime.
Finkelstein s’insurge notamment contre le fait que l’argent réclamé aux banques suisses n’est pas toujours destiné aux victimes ou à leurs héritiers, mais part dans les caisses des organisations juives liées aux Etats-Unis ou à Israël. Face à ce qu’il désigne comme la faillite morale de cette industrie de l’Holocauste, il considère que l’attitude la plus respectueuse envers ceux qui sont morts est de protéger leur mémoire, de tirer enseignement de leur souffrance et de les laisser enfin reposer en paix , sans oublier non plus la souffrance du reste de l’humanité. Accusé de travailler pour les antisémites, l’auteur a pourtant reçu le soutien de personnalités telles que Tariq Ali, Raul Hilberg ou encore Ulrich Herbert. Après avoir suscité de vives réactions aux Etats-Unis et en Allemagne, le livre vient de paraître en France aux éditions La Fabrique.
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