Le palmarès est à la hauteur de ce très bon cru 2015.
A défaut de faire défiler pléthore de stars sur le tapis rouge, le Festival de Deauville aura cette année aligné une sélection de très bonne tenue – n’est-ce pas l’essentiel ? –, validée par un palmarès judicieux. Le Grand Prix est ainsi revenu au meilleur film, 99 Homes de Ramin Bahrani, dans lequel un prolétaire, incarné par l’excellent Andrew “Spider-Man” Garfield, est expulsé de sa maison pour ne pas en avoir payé les traites, comme des centaines de milliers d’Américains depuis la crise des subprimes.
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Il se retrouve alors obligé de travailler pour son bourreau, un agent immobilier sans scrupule interprété magistralement par Michael Shannon. Dommage que le frileux distributeur de cette Loi du marché bis (et encore plus réussie) ait décidé de le sortir directement en VOD (en janvier).
Méditant lui aussi sur la banalité du mal et la tendance des individus à se défausser sur le “système”, Experimenter revient sur la célèbre expérience de Milgram, psychologue américain qui montra entre 1960 et 1963 que l’écrasante majorité de ses concitoyens étaient prêts à administrer une décharge mortelle à un cobaye pour peu qu’une autorité le leur demande poliment.
Habilement mis en scène selon des procédés de distanciation brechtiens, le film de Michael Almereyda est un antibiopic (donc un vrai bon film) qui sortira en novembre. Signalons enfin le crissant Krisha (Prix de la critique, pas encore de distributeur) et l’hystéro-queer Tangerine (Prix du jury, sortie fin décembre), deux fascinants portraits de marginaux qui prouvent, si besoin était, l’actuelle vigueur du cinéma indépendant américain.
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