Un test sanguin permet de mesurer le vieillissement de notre corps et d’en déduire notre espérance de vie. Prêts à tenter l’expérience ?
On a beau savoir qu’elle arrivera un jour, on aime mieux ne pas cocher sur l’agenda la date du rendez-vous. Qui voudrait connaître l’heure de sa propre fin ? Une fois le compte à rebours lancé, soudain le temps se rétracte.
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C’est l’idée développée par une équipe internationale de chercheurs qui a mis au point un test sanguin qui permet d’évaluer notre âge réel. Non celui qui détermine le nombre de bougies à planter sur le gâteau, mais notre âge biologique, celui qui ne ment pas.
En quête de signature génétique
Nous ne sommes pas égaux devant le vieillissement. Deux individus du même âge n’ont pas vieilli également. Malgré les apparences, l’un est plus vieux que l’autre. L’équipe du professeur James A. Timmons du King’s College de Londres a identifié cent cinquante marqueurs génétiques chez des sujets de 65 ans en bonne santé.
Cette “signature” génétique est donc associée à un vieillissement optimal. Par déduction, ils sont à présent capables de déterminer l’âge réel d’un individu et donc les risques d’être atteint d’une maladie liée à l’âge et la date approximative du grand saut…
Points de vie et images du monde
Signe des temps, sans doute. Dans le dernier film de Jaco Van Dormael, Le Tout Nouveau Testament, chaque terrien reçoit un texto avec l’heure définitive de sa mort. Et le calcul est fait avec d’autant plus d’acuité qu’il est établi par Dieu lui-même. Dans un autre film, Time Out d’Andrew Niccol, avec Justin Timberlake, le temps se monnaye.
L’horloge vitale est intégrée dans le bras des citoyens et fait office de porte-monnaie. On gagne, littéralement, sa vie. Evidemment, les riches sont centenaires et les pauvres courent contre la montre et se battent pour quelques secondes de plus.
Le tour du cadran
Depuis l’année dernière déjà, une application pour smartphone a rattrapé la fiction. Baptisée délicatement Deadline, elle propose à ses utilisateurs une horloge fatidique qui indique le nombre d’années, de mois, de secondes qu’il leur reste à vivre en piochant dans les informations de santé captées par l’appareil (poids, rythme cardiaque, efforts physiques…) et transmises par l’utilisateur (clope ou pas clope, alimentation…).
Ce gadget n’a rien de fiable, bien entendu, mais les progrès scientifiques aidant et la mode du quantified self s’intensifiant, on peut imaginer à l’avenir une montre connectée que chacun portera au poignet, un compteur d’espérance de vie sous la forme d’un cadran à aiguille de 0 à 150 ans.
Dix minutes pour un shot de vodka
Nous passerons notre existence à gagner ou perdre des minutes de vie. Un shot de vodka, dix minutes en moins, un footing et on les récupère. Jusqu’alors, seules les données biologiques étaient comptées, mais on pourra sans doute améliorer le système et gagner en ponctualité. Intégrer la chance, par exemple.
Douze euros gagnés au Loto, c’est quinze secondes dans le réservoir. Une jardinière de géraniums qui tombe une seconde après notre passage, deux jours de plus ! Mais la technique a ses limites et ne saurait embrasser tous les paramètres.
Dans la fleur de l’âge, tête penchée, les yeux rivés sur sa montre, l’homme du futur, trop confiant, censé vivre jusqu’à 102 ans, ne verra que trop tard le bus qui croisera violemment sa route.
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