En attendant le 13 mars, date de sortie du fameux Discovery, Daft Punk nous raconte la genèse de ce disque mutant. Chronique d’un triomphe annoncé, deuxième partie…
Avec une matière première aussi complexe et vaste que celle que vous avez utilisé sur Discovery, beaucoup de groupes se seraient noyé. Des maniaques comme My Bloody Valentine se seraient perdus dans un tel dédale.
G-M.H : Qu’est-ce qu’il devient, Kevin Shields ? (Thomas lui dit qu’il joue parfois avec Primal Scream)? J’adorais Loveless. Chaque artiste est, à sa façon, tourmenté par son travail. Se rendre dingues, ce n’est pas notre truc. C’est rare que l’on bosse sur un morceau et qu’il ne se passe rien. Entre les deux albums, ça n’est arrivé qu’une fois ou deux : en réécoutant les morceaux, on se rendait compte que ça n’allait pas, qu’on ne pouvait rien faire pour les rendre intéressants. Quand on est arrivé au bout, à la limite de ce qu’on peut faire, on laisse tomber. Autrement, on n’a pas de mal à terminer. On n’essaie jamais d’atteindre la perfection. Il faut que ça reste humain, qu’il y ait des défauts. Les petites maladresses peuvent rendre le morceau intéressant.
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Vous sentez-vous dans un camp, dans une famille ?
T.B. : Notre camp, c’est celui qui refuse de camper, qui veut continuer d’avancer, qui prône l’ouverture d’esprit. En réaction à ce qui a pu se passer dans le rock et en réaction aussi à ce purisme, à l’immobilisme qui pourrait vite menacer les musiques électroniques.
Votre ouverture d’esprit est flagrante sur Discovery alors qu’Homework parait aujourd’hui plus étroit.
T.B. : La musique que nous avons jouée jusqu’à présent n’est pas la seule que nous aimons. Nos goûts musicaux sont très vastes. Un premier album, c’est fatalement réducteur. Un trompettiste de jazz n’écoute pas forcément que de la trompette et que du jazz. Il y a plein de choses dans l’art et la musique que nous aimons beaucoup et dont nos disques n’ont pas encore tenu compte.
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