A l’époque où Vivaldi régnait à Venise, l’opéra et la cantate n’étaient pas les seuls genres à se disputer l’hégémonie du répertoire vocal profane. On a souvent oublié que les sérénades ont joué un rôle social de premier plan. Destinées à être jouées dans le cadre de célébrations diverses, elles sont simples de facture, réunissent […]
A l’époque où Vivaldi régnait à Venise, l’opéra et la cantate n’étaient pas les seuls genres à se disputer l’hégémonie du répertoire vocal profane. On a souvent oublié que les sérénades ont joué un rôle social de premier plan. Destinées à être jouées dans le cadre de célébrations diverses, elles sont simples de facture, réunissent un effectif restreint, évitent les grands conflits dramatiques pour se concentrer sur la fête et l’intimité. Il suffit de relire le savoureux Concert baroque d’Alejo Carpentier pour imaginer leur profil et le cadre coloré de leur exécution. La présente pièce fut semble-t-il écrite en l’honneur de l’ambassadeur de France, en 1726. Le texte n’est que prétexte à l’invention de mélodies aussi sautillantes qu’expressives restituant les images littéraires. A l’évocation du rossignol sur la branche ou de la souffrance, cordes et voix se répondent dans la plus parfaite harmonie. Sorti du contexte opératique, l’air traditionnel en ressort rajeuni. Un raffinement restitué avec précision et conviction par Martin Gester et son Parlement de Musique qui nous font découvrir un Vivaldi peu connu et toujours aussi attachant.
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