Un nouveau disque faussement confortable qui semble hésiter entre Malher et John Barry.Oublier la grâce fragile de Patchwork, oublier toutes ces ruptures de rythme, ces variations de couleurs, de lumière, de relief, qui faisaient de leur premier album un si fascinant jeu de piste. Se résoudre à un nouveau disque hivernal, pétrifié, comme noyé dans […]
Un nouveau disque faussement confortable qui semble hésiter entre Malher et John Barry.
Oublier la grâce fragile de Patchwork, oublier toutes ces ruptures de rythme, ces variations de couleurs, de lumière, de relief, qui faisaient de leur premier album un si fascinant jeu de piste. Se résoudre à un nouveau disque hivernal, pétrifié, comme noyé dans la brume. S’agacer la patience mise à mal par la récente prolifération de groupes exténués de cette impression d’entendre une seule et même chanson interminable, cafardeuse, presque muette. Se dire que ce long fleuve tranquille charrie. Puis attendre le dégel et découvrir la vie on exagère à peine qui s’agite là-dessous. Tous ces bruits divers, ces pianos rêveurs, ces xylophones, ces trompettes échappées d’un vieil album de Love. S’émerveiller enfin devant quelques mini-symphonies aux orchestrations baroques, qui semblent hésiter entre Mahler et John Barry. Intimistes sur No more affairs (on jurerait Tim Hardin), elles se tendent sur Tiny tears, s’affolent sur le wagnérien Talk to me, toujours arrangé avec une maestria confondante, au service d’un talent de songwriter intact. Constater que de toute évidence les cordes sont reines ici. Que ce sont elles qui font basculer le tout vers un lyrisme déraisonnable et viennent porter le déséquilibre dans un disque où la fulgurance a parfois fait place à un confort d’écoute un peu louche, à quelques chansons qui vont tellement de soi qu’on se demande si c’était bien la peine de les écrire. Comme s’il s’agissait plus d’une reconnaissance que d’une découverte. Ne pas exagérer pour autant, ne pas crier à la déception. On se rappellera simplement que, dans un registre assez proche, on a goûté récemment des émotions plus fortes ou mettons plus directes avec Lambchop ou les Palace Brothers et qu’en comparaison, les soucis esthétiques qu’affichent les Tindersticks paraissent un peu épuisants.
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