On aurait aimé ne jamais avoir écouté Radiohead, ou même The Verve, avant Coldplay. On aurait préféré que ce soit une oreille encore vierge qui découvre les longs drapés mélodiques de ce Parachutes et s’abandonne à leur m lleux. Entre folk irisé de reflets mercuriaux et rock amniotique, le premier album de Coldplay évoque pourtant tout […]
On aurait aimé ne jamais avoir écouté Radiohead, ou même The Verve, avant Coldplay. On aurait préféré que ce soit une oreille encore vierge qui découvre les longs drapés mélodiques de ce Parachutes et s’abandonne à leur m lleux. Entre folk irisé de reflets mercuriaux et rock amniotique, le premier album de Coldplay évoque pourtant tout naturellement ces albums de ballades qu’enregistrent encore quelques solistes jazz et dont les deux uniques concessions à la dictature des formats radios, Shiver et Yellow, se payent le luxe d’étaler leurs guitares furibardes et leurs rythmiques concassées sur plus de quatre minutes trente. Un premier album d’une ahurissante mâturité, où l’on croise les Beatles (période bleue) et Pink Floyd (période rose), Tom Waits et sa majesté King Crimson (aux services secrets duquel œuvre le splendide Spies, l’un des sommets du disque) ou encore Randy Newman (Everything’s not lost). Parachutes plane à des kilomètres au dessus du lot de ses contemporains.