Les brûlots possédés d’un duo bordelais que le monde nous envie.
Dans l’electro anglaise, le label AltDel fait souvent l’effet d’un virus informatique, voire d’un bug, en marge exaspérée et viciée de la génération fluo. On lui doit les premiers singles de New Young Pony Club, Twisted Charm ou de la trop méconnue canadienne Dandi Wind, imposant tous un joli mauvais esprit punk et libertaire aux bleeps et beats de saison. C’est à Bordeaux que AltDel a recruté Kap Bambino, duo mixte, déréglé et furibond qui redéfinit les dogmes du digital hardcore en jouant un electro-rock gavé d’amphétamines et d’idées noires sur une Game Boy Color. Frénétiques et physiques, leurs chansons jouent littéralement avec le feu, avec le charbon aussi, capables en quelques instants de pure grâce désespérée (le génial Save ou New Breath). C’est cette anxiété et cette urgence palpables, cette absence d’élégance et de manière qui les séparent résolument d’agités anglo-saxons finalement plus raisonnables, de Crystal Castles à These New Puritans. Pas étonnant que Kap Bambino, sourd à la raison et aux effets de mode, soit en train de creuser à la main une vaste niche (grotte ?) où accueillir, pour une fiesta détraquée et ardente, des amis fidèles du monde entier. Hardcore, haut-le-cœur : Kap Bambino invente, au cœur de sa tornade, le noir fluo.
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