Dangereux trafiquant de samples, formidable dealer de bonne humeur, fournisseur très sûr de cocktails explosifs, Le Peuple De L’Herbe porte bien son nom. Constitué de deux DJ (Stani & Pee), d’un batteur (Psychostick) et d’un trompettiste (N’Zeng), ce groupe, issu du microcosmos lyonnais, s’y entend comme personne pour les télescopages sonores les plus improbables. Entremetteur […]
Dangereux trafiquant de samples, formidable dealer de bonne humeur, fournisseur très sûr de cocktails explosifs, Le Peuple De L’Herbe porte bien son nom. Constitué de deux DJ (Stani & Pee), d’un batteur (Psychostick) et d’un trompettiste (N’Zeng), ce groupe, issu du microcosmos lyonnais, s’y entend comme personne pour les télescopages sonores les plus improbables. Entremetteur roublard, le quatuor marie avec malice tout ce qui lui passe à portée de main et saute du coq à l’âne sans complexe, avec une fluidité d’autant plus réjouissante que sa technique naïve reste des plus fumeuses. Pas l’ombre d’un semblant de sérieux ici, pas la trace de prise de chou au-delà du simple copié-collé et surtout pas question de snobisme ou d’apartheid musical : tout le monde est convié au festin et chacun y trouve son compte. Si le hip-hop est manifestement le terreau de base, la philosophie, dans le choix des engrais, ne souffre aucun dogme. Dub, rock, ragga, batucada, soul, house, drum’n’bass, phrases chocs de MC, dialogues de films, chanson d’avant-guerre fabuleuse incursion du refrain désuet Amour, je te dois les plus beaux jours de ma vie sur Romantic et clins d’œil divers jouent à saute-mouton en permanence, créant la surprise et chatouillant la rate comme jamais. Non content de faire fi des clichés et de déployer une fraîcheur hors du commun, Le Peuple De L’Herbe démontre aussi une remarquable science du groove, seul véritable fil rouge de son premier album Triple zéro sorti cet été. Mais, c’est sur scène que la puissance de feu frappadingue de ces militants acharnés de L’Appel du 18 joints décolle véritablement. Il faut les avoir vus souffler leurs gaz hilarants sur la scène du Batofar, enchaîner les inédits et greffer avec une audace renversante une intro de hard-rock sur du hip-hop old-school, pour se dire que ces voyous frappadingues sont faits de cette mauvaise graine qui fait les meilleures herbes. Aux Transmusicales, venez équipés et faites-leur un triomphe.
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