Réhabiliter les routes roses et les connecter pour les rendre intelligentes : la meilleure méthode pour sortir des sentiers battus et de la morosité. On the rose again ?
Il faut bien avouer qu’on ne s’est pas tellement foulés depuis la voie romaine. Alors que le char, lui, se perfectionne sans cesse. Les voitures consomment moins, vont plus vite, certaines se conduisent même toutes seules. Et pourtant, ce n’est pas le travail qui manque côté route. Ne serait-ce que pour notre santé mentale.
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Lors d’une interview – disponible sur le site des Inrocks –, le psychiatre Eric Gallois explique que le revêtement trop sombre de nos départementales influerait sur notre humeur, jusqu’à nous rendre éventuellement dépressifs, et préconise le retour aux routes roses des campagnes de sa région autrefois. D’ailleurs, les idées commencent à faire leur chemin.
Une route en bouteilles de plastiques
Il ne s’agirait pas de réhabiliter le gravier rose mais de créer bientôt des routes moins polluantes faites de matériaux recyclés. C’est l’idée de la société néerlandaise VolkerWessels dont la PlasticRoad devrait être testée à Rotterdam. Faite de bouteilles de plastiques, elle coûte moins cher à fabriquer et bénéficierait d’une longévité trois fois plus importante.
Aux Pays-Bas encore, Daan Roosegaarde, a eu l’idée de répandre une poudre phosphorescente sur le revêtement pour rendre les marquages au sol plus visibles la nuit. Cinq cents mètres ont déjà été équipés pour tester le principe. Cette même route pourrait ensuite communiquer avec le conducteur en faisant apparaître d’énormes flocons en cas de verglas.
Les routes connectées, bardées de capteurs, arrivent aussi à grande vitesse. Elles pourront interagir avec l’automobiliste. D’autres réfléchissent à des tronçons capables de recharger une voiture électrique en marche.
Aux Etats-Unis, deux ingénieurs testent en ce moment un revêtement composé de panneaux solaires qui permettent d’afficher toute sortes de messages à même le sol. Une flèche pour indiquer un accident, dessiner là un passage piétons, ici des places de parking. Les gars de la DDE n’auront plus à effacer les bandes blanches sous le cagnard.
Vers la voie virtuelle
Que ceux qui dépriment à l’idée que la Terre se recouvre inéluctablement de cet immonde bitume noir, visqueux au soleil, se rassurent donc. La route se transformera sans doute un jour selon la volonté du conducteur ou des autorités.
Elle s’illuminera de rouge si l’on va trop vite, de vert si la voie est libre. Elle deviendra un gigantesque écran sur lequel nous n’aurons plus qu’à projeter les images souhaitées. Nous ferons varier sa luminosité, la décorerons à loisir en la pavant de briques jaunes ou en plaçant, sur la bordure, des platanes virtuels, donc inoffensifs. On transformera l’autoroute lassante en un agréable sentier de forêt.
Mais, au fond, tous ces scientifiques feraient mieux de se concentrer sur la seule innovation qui vaille le coup : la voiture volante. En claquant la portière, on pourra dire fièrement, comme le Doc de Retour vers le futur, “là où l’on va, on n’a pas besoin de routes”.
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